Publié le 26 février 2025
Programme d’armement 2025
Dans le cadre du programme d’armement 2025, le Conseil fédéral demande des crédits d’engagement de 1,512 milliard de francs.

Les crédits d’engagement demandés tiennent compte des risques, du renchérissement et de la TVA.
Infrastructure informatique de la troupe (tranche 1)
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Il est prévu de développer l’infrastructure afin de permettre l’utilisation mobile de systèmes et d’applications indispensables à l’engagement aux niveaux tactiques inférieurs.
Investissements 110 millions de francs
Les TIC en engagement – sécurité, robustesse et résilience numérique
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L’armée doit pouvoir accomplir ses tâches simultanément dans plusieurs espaces d’opération (sol, air, cyberespace, espace électromagnétique, espace exoatmosphérique et espace de l’information). Elle doit pouvoir échanger des informations rapidement et en toute sécurité entre différents systèmes et niveaux de conduite, mais aussi avec les autorités civiles. Pour ce faire, un réseau numérique de capteurs, de décideurs et d’effecteurs est nécessaire. L’armée met en place un tel réseau, étape par étape. Cependant, l’échelon tactique (unité et corps de troupe) en est encore largement exclu, ce qui complique une compréhension commune de la situation et la conduite des formations.
Afin de combler ces lacunes capacitaires, l’armée entend développer des systèmes informatiques qui pourront être utilisés en mouvement et en semi-stationnaire, dans toutes les formations jusqu’au niveau tactique. Ce développement permettra à la troupe d’agir rapidement et efficacement dans toutes les situations, et lui donnera un avantage sur un éventuel adversaire au niveau des informations, réduisant ainsi les risques à l’engagement. De plus, l’environnement système de l’armée sera simplifié et uniformisé, ce qui améliorera la cybersécurité.
Le projet d’armement Infrastructure informatique de la troupe vise à étendre les systèmes informatiques actuels à tous les niveaux de conduite. Il est prévu d’acquérir une infrastructure de base décentralisée qui sera principalement utilisée par la troupe, de manière autonome, mobile ou semi-stationnaire. Il s’agit entre autres d’ordinateurs, de serveurs, de composants réseau et de logiciels.
La grille quantitative de la première tranche tient compte des besoins des formations professionnelles et des formations de milice à l’échelon opérationnel, auquel les opérations et les engagements sont coordonnés, et à l’échelon tactique, où les moyens sont engagés en réseau. Deux autres tranches, pour un total d’environ 370 millions de francs, devraient être demandées au Parlement à la fin des années 2020 et au milieu des années 2030, ce qui permettra à l’armée d’engranger continuellement de l’expérience et de l’intégrer au processus de développement, tout comme les innovations technologiques.
L’évaluation de la première tranche de solutions informatiques se fait progressivement, en collaboration directe avec les utilisateurs. Les résultats des essais à la troupe sont régulièrement évalués et intégrés dans la suite du développement. Après la phase d’évaluation, d’autres troupes, états-majors et ouvrages pourront être équipés.
Les solutions informatiques de la première tranche seront développées et déployées d’ici fin 2027 afin de pouvoir ensuite procéder à la dotation en équipement de série.
Des solutions informatiques décentralisées sont nécessaires pour que les formations d’engagement puissent agir de manière autonome lorsque la liaison avec le commandement supérieur est interrompue. Différentes options sont donc étudiées pendant le développement afin de concevoir l’équipement, l’exploitation et l’instruction en adéquation avec le but.
L’acquisition se fait par étapes pendant l’implémentation. Étant donné que les solutions informatiques sont exigeantes du point de vue technologique, que leur disponibilité est limitée et que les prix varient, le supplément pour risques est estimé à environ 12 % du volume d’acquisition.
Les mandats sont principalement attribués à des fabricants en Suisse. Compte tenu des estimations, un renchérissement de 8 millions de francs est pris en compte.
Services numériques transversaux (tranche 1)
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Afin de pouvoir échanger des données de manière rapide, sûre et standardisée entre les différents domaines spécialisés et niveaux de conduite, un réseau numérique intégrant les capteurs, les effecteurs et les décideurs doit être crée par divers logiciels.
Investissements 72 millions de francs
Les TIC en engagement – sécurité, robustesse et résilience numérique
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Les centres de calcul du DDPS et l’infrastructure informatique de la troupe fourniront à l’armée une plateforme standardisée pour les TIC. Celle-ci doit être complétée par des services transversaux. Il s’agit d’applications que toutes les formations et tous les états-majors peuvent utiliser sur leurs terminaux. Ces services permettent un échange rapide, sûr et standardisé de données et d’informations entre les différents niveaux de conduite et les espaces d’opération. Ils permettent aux utilisateurs d’échanger des données peu structurées et de communiquer au moyen du texte, de la voix et de l’image.
Le projet comprend le développement, l’acquisition et le déploiement de services touchant plusieurs domaines spécialisés et niveaux de conduite, ainsi que l’acquisition de licences. Les services couvrent une large palette d’applications. Ils servent par exemple à la communication audio, vidéo et textuelle ou permettent la recherche, l’analyse, la préparation et l’archivage de données. Contrairement aux services civils comparables, ils doivent répondre à des exigences accrues en matière de sécurité, de robustesse, de dégradabilité et d’interopérabilité.
De tels services n’existent pas aujourd’hui pour l’engagement à l’échelon tactique. Dans un premier temps, il s’agit donc de mettre à disposition des services appropriés pour les formations à disponibilité élevée et, à la fin des années 2020, un autre crédit d’engagement d’environ 35 millions de francs sera demandé pour équiper les autres formations.
L’évaluation des services transversaux et l’intégration dans la plateforme de digitalisation se font progressivement, en collaboration directe avec les utilisateurs. L’évaluation porte sur des produits standard interopérables qui ont déjà fait leurs preuves dans d’autres armées et disposent d’une architecture ouverte.
Les services de la première tranche seront mis en place et testés jusqu’à fin 2027. Ensuite, ils seront appliqués et développés sur l’ensemble de l’infrastructure TIC.
Grâce aux services transversaux, la troupe dispose d’applications qui lui permettent de communiquer et d’échanger des données entre elles. Ces services sont essentiels pour l’utilisation de systèmes et d’applications indispensables à l’engagement, raison pour laquelle aucune autre option n’est envisageable.
L’acquisition se fait par étapes pendant l’implémentation. Étant donné que les solutions informatiques sont exigeantes du point de vue technologique, que leur disponibilité est limitée et que les prix varient, le supplément pour risques est estimé à environ 11 % du volume d’acquisition.
Les mandats sont principalement attribués à des fabricants en Suisse. Compte tenu des estimations, un renchérissement de 3 millions de francs est pris en compte.
Environnement de test et d’intégration pour les TIC indispensables à l’engagement
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Afin de pouvoir vérifier que les systèmes et applications indispensables à l’engagement peuvent interagir, l’armée dispose d’un environnement de test et d’intégration sur la place d’armes de Dübendorf. Celui-ci sera démantelé et recréé sur la place d’armes de Frauenfeld.
Investissements 30 millions de francs
Les TIC en engagement – sécurité, robustesse et résilience numérique
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Un environnement de test et d’intégration destiné au Réseau de conduite suisse (l’infrastructure de base pour les communications de l’armée et du Réseau national de sécurité) se trouve sur la place d’armes de Dübendorf. Il s’agit d’une reproduction réduite à l’essentiel de l’infrastructure réelle, qui sert notamment à tester l’interaction des systèmes et des applications indispensables à l’engagement avec d’autres systèmes et applications. Elle sert aussi à tester et à préparer les mises à jour avant de les installer sur les systèmes réels. Les formations de milice utilisent par ailleurs cet environnement pour la formation et le perfectionnement.
Dans le cadre du développement de l’armée (DEVA), il a été décidé de concentrer la majeure partie de l’aide au commandement et de ses systèmes sur la place d’armes de Frauenfeld. En conséquence, l’environnement de test et d’intégration de Dübendorf sera démantelé et reconstruit là-bas.
L’environnement actuel sera étendu pour représenter l’ensemble des prestations TIC critiques pour l’engagement et leurs processus partiels dans le système coordonné.
Il est prévu de créer une infrastructure TIC modulaire qui tienne compte des différents besoins de test et d’intégration et des différents niveaux de classification. Afin que les tests puissent se poursuivre sans interruption pendant la mise en place, il est nécessaire de procéder temporairement à une exploitation en parallèle.
L’extension en cours de la place d’armes de Frauenfeld permet de mettre en place l’infrastructure de base du nouvel environnement de test et d’intégration. Le Parlement a approuvé cette construction dans le programme immobilier du DDPS 2020. Le crédit d’engagement demandé comprend donc l’acquisition de composants supplémentaires pour les TIC.
Étant donné que l’environnement de test et d’intégration est une réplique de l’infrastructure d’engagement standardisée, il n’est pas nécessaire de procéder à une nouvelle évaluation du matériel et des logiciels.
La mise en place de cet environnement peut commencer immédiatement après l’approbation par le Parlement. L’utilisation sans restriction devrait être possible à partir de 2029.
L’exploitation d’un environnement de test et d’intégration avec des infrastructures TIC hétérogènes sur plusieurs sites a été examinée. Cette option a été rejetée parce qu’elle aurait entraîné des coûts d’exploitation annuels plus élevés et qu’il aurait été beaucoup plus difficile de résoudre les dysfonctionnements.
L’option consistant à externaliser l’exploitation et la maintenance de l’infrastructure TIC a également été examinée et rejetée. Une telle option allait à l’encontre des prescriptions de sécurité militaire et aurait entraîné des coûts d’exploitation supplémentaires en raison de l’augmentation des besoins de coordination.
L’acquisition se fait par étapes pendant l’implémentation. Étant donné que les solutions informatiques sont exigeantes du point de vue technologique, que leur disponibilité est limitée et que les prix varient, le supplément pour risques est estimé à environ 12 % du volume d’acquisition.
Les mandats sont principalement attribués à des fabricants en Suisse. Compte tenu des estimations, un renchérissement de 1 million de francs est pris en compte.
Solutions de cryptage
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Afin de garantir la sécurité du réseau numérique, les données doivent pouvoir être transmises chiffrées et la multitude de solutions de chiffrement de l’armée doit être remplacée par un nombre raisonnable de procédés.
Investissements 50 millions de francs
Les TIC en engagement – sécurité, robustesse et résilience numérique
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Le cryptage des données et des informations est essentiel pour la sécurité de l’information. Différents domaines de l’armée utilisent aujourd’hui une multitude de procédures de chiffrement différentes. Cette hétérogénéité nuit à la sécurité de l’information. De plus, certains procédés utilisés ne répondent plus aux exigences actuelles ou les appareils de remplacement ne sont plus fabriqués.
L’armée souhaite harmoniser le cryptage des données et des informations. Elle prévoit d’acquérir un nombre limité de solutions de cryptage standardisées pour tous les domaines de l’armée qui en ont besoin.
Avec le crédit d’engagement demandé, l’armée entend acquérir des solutions de cryptage de dernière génération, qui pourront être utilisées de manière fixe ou mobile. Afin d’accroître la sécurité de l’information, il est prévu de réduire le nombre de solutions de cryptage et de réglementer la gestion des clés. Le projet comprend l’acquisition du matériel et des logiciels nécessaires, la mise en service des nouveaux appareils de chiffrement et la mise hors service progressive des anciens appareils.
Deux autres crédits de 30 millions de francs chacun sont prévus au début et au milieu des années 2030 pour la gestion du cycle de vie et le développement des solutions de cryptage.
L’armée a évalué les nouvelles solutions de cryptage en collaboration avec des partenaires industriels suisses.
Les produits seront acquis à partir de 2026, sur une période de six ans.
Il a été envisagé de continuer à utiliser les solutions de cryptage existantes, mais dans certains cas, le fabricant ne garantit plus la maintenance et la livraison d’appareils de remplacement. De plus, les charges d’exploitation pour les différents types d’appareils sont disproportionnées.
L’acquisition se fait par étapes pendant l’implémentation. Étant donné que les solutions informatiques sont exigeantes du point de vue technologique, que leur disponibilité est limitée et que les prix varient, le supplément pour risques est estimé à environ 26 % du volume d’acquisition.
Les mandats sont principalement attribués à des fabricants en Suisse. Compte tenu des estimations, un renchérissement de 2 millions de francs est pris en compte.
Radar passif pour la surveillance de l’espace aérien
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Pour compléter l’image de la situation aérienne, il est prévu d’acquérir des radars passifs supplémentaires, plus difficiles à localiser que des radars actifs.
Investissements 80 millions de francs
Engagement discret, rapide et concentré
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Les radars passifs sont particulièrement adaptés pour détecter des aéronefs qui émettent peu ou pas de rayonnement électromagnétique ou qui sont équipés d’une technologie furtive. Comme les radars passifs n’émettent pas de signaux, ils sont plus difficiles à détecter que les radars actifs. Cela constitue un avantage, notamment dans un conflit armé. En effet, dans la première phase d’une attaque, les radars détectables sont généralement des cibles prioritaires.
En 2021, en vue de développer ses capacités, l’armée a acheté un petit nombre de systèmes de radars passifs mobiles au moyen du crédit d’engagement destiné à l’équipement personnel et au matériel à renouveler (BER). Le crédit d’armement demandé vise maintenant à acquérir des systèmes supplémentaires afin de compléter l’image de la situation aérienne.
Alors que les radars actifs émettent des ondes électromagnétiques et analysent l’écho renvoyé, les radars passifs utilisent principalement les signaux émis par d’autres sources sans émettre eux-mêmes d’ondes électromagnétiques. Lorsqu’un aéronef se déplace dans le champ de rayonnement d’un émetteur, il réfléchit des signaux. Ces signaux réfléchis permettent aux radars passifs de détecter l’aéronef et de calculer sa trajectoire, même si ce dernier n’a que peu ou pas de rayonnement électromagnétique.
Les radars passifs à acquérir peuvent être installés en peu de temps et déplacés à volonté avec des moyens de transport légers déjà en service dans l’Armée suisse. Grâce à leur engagement flexible, les radars sont moins exposés que les installations fixes et peuvent être utilisés par des formations de milice. L’acquisition complémentaire de radars passifs et de moyens de transport légers permettra à l’armée d’accroître sa couverture de l’espace aérien tout en réduisant la vulnérabilité de ses propres moyens.
Les radars passifs supplémentaires et les moyens de transport sont identiques à ceux déjà acquis. Les expériences faites lors de la première étape d’acquisition seront prises en compte pendant la mise en œuvre. Le mandat d’acquisition peut donc être attribué rapidement et sans appel d’offres.
La possibilité d’utiliser exclusivement des radars actifs a été examinée. Cependant, l’ensemble des capteurs de l’armée aurait alors été fortement exposé et aurait pu être facilement perturbé ou détruit par l’ennemi. Une combinaison de capteurs actifs et passifs est donc idéale pour densifier l’image de la situation en cas de tension ou de conflit.
Étant donné qu’il s’agit d’une acquisition complémentaire liée à un système existant, les risques techniques sont considérés comme faibles. Des chaînes d’approvisionnement tendues et la forte demande sur le marché international pour les composants critiques peuvent toutefois entraîner une hausse des prix et des retards de livraison. Un supplément pour risques correspondant à environ 5 % des montants affectés au volume d’acquisition et à la logistique est pris en compte.
Mini-drones (acquisition complémentaire)

Quelques formations disposent de mini-drones pour l’exploration tactique de l’espace proche du sol. L’armée a d’abord acheté ces mini-drones en petite quantité et entend à présent en équiper davantage de formations.
Investissements 30 millions de francs
Reconnaissance efficace et sans délai jusqu’au niveau de la troupe
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Les formations de combat, d’exploration et d’appui de l’armée utilisent des mini‑drones pour surveiller des secteurs, reconnaître des complexes immobiliers, obtenir des renseignements ou explorer des zones sinistrées. Les premiers mini‑drones ont été acquis en 2019 au moyen du crédit d’engagement, mais seulement en petites quantités et à titre d’essai. L’armée souhaite maintenant équiper d’autres formations en procédant à une acquisition complémentaire des types de drones déjà déployés. Elle pourra ainsi combler une lacune capacitaire dans le domaine de l’acquisition de renseignements tactiques dans l’espace proche du sol.
L’achat d’une première flotte réduite de mini-drones a permis à l’armée de se doter d’une capacité d’acquisition de renseignements tactiques dans le domaine de la reconnaissance aérienne par l’image. Il est maintenant prévu d’acheter des produits appartenant à la même famille que les systèmes déjà déployés. L’armée pourra ainsi équiper d’autres formations des forces terrestres et améliorer ses systèmes, sur le plan tant quantitatif que qualitatif. En fin de compte, l’objectif de ce développement des capacités est d’intégrer les mini-drones dans le réseau intégré de capteurs, de renseignement, de conduite et d’action.
Étant donné qu’il s’agit d’une acquisition complémentaire de produits déjà achetés au même fabricant, il n’est pas nécessaire de procéder à une nouvelle évaluation. Lors de l’acquisition, on s’assurera que les fonctions des produits répondent aux exigences techniques militaires du moment.
Les contrats déjà conclus avec le fabricant permettent une commande immédiate dès que le crédit d’engagement aura été approuvé. Les nouveaux drones devraient être livrés dans un délai de deux ans.
La possibilité de poursuivre le développement des capacités avec les appareils volants existants a été examinée et rejetée. Les drones ont toutefois une durée de vie relativement courte et ont déjà été touchés par des pertes et des pannes ces dernières années. Pour équiper complètement les troupes au sol de mini-drones, la flotte doit être agrandie et régulièrement renouvelée.
La technologie des drones évolue très rapidement. Le risque que le fabricant d’un modèle se retire du marché et que son produit ne soit plus disponible est élevé. Un supplément pour risques correspondant à environ 4 % des montants affectés au volume d’acquisition et à la logistique est donc pris en compte.
Une grande partie des composants est produite à l’étranger. Compte tenu des estimations, un renchérissement de 0,7 million de francs est pris en compte.
Appui de feu indirect à moyenne distance
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Afin d’améliorer l'effet contre les cibles au sol, l’armée souhaite acquérir un nouveau système d’artillerie à roues efficace à 50 kilomètres pour remplacer l’obusier blindé M‑109, en service depuis plus de 50 ans.
Investissements 850 millions de francs
Plus mobile et performant à l’engagement, plus efficace et précis au but
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L’artillerie utilise l’obusier blindé M‑109 de 15,5 cm comme système principal depuis plus de 50 ans pour fournir un appui de feu indirect à moyenne distance aux formations de combat. L’effet de ce système est aujourd’hui limité et n’atteint plus qu’une vingtaine de kilomètres. Le matériel est usé et la technologie obsolète. Comme les risques pour la sécurité et les coûts d’exploitation augmentent dans les mêmes proportions, l’obusier blindé doit être mis hors service.
L’armée entend maintenir sa capacité d’appui de feu indirect à moyenne distance grâce à un nouveau système à roues. Le Conseil fédéral a justifié cette exigence dans le message sur l’armée 2024. Le renouvellement de l’artillerie améliore l’efficacité contre les cibles au sol et renforce ainsi la capacité de défense.
L’armée a besoin d’un système d’artillerie à tubes monté sur roues compatible avec le futur système d’information intégré, de planification et de suivi de la situation. Il faudra un système efficace à 50 km, très mobile et présentant un haut niveau de protection. Le système retenu, l’Artillery Gun Module de l’entreprise allemande KNDS monté sur le Piranha IV, remplit ces exigences.
Le volume d’acquisition est prévu pour couvrir les besoins de deux groupes d’artillerie, ce qui, en l’état actuel des connaissances, correspond aux futurs besoins de l’armée. Il comprend, outre le canon de 155 mm et le véhicule porteur, des moyens d’instruction et des moyens logistiques ad hoc, notamment pour le transport de munitions. L’acquisition portera aussi sur différents types de munitions pour l’instruction et l’engagement.
Le feu indirect de l’armée doit lui permettre d’atteindre des cibles avec précision à différentes distances. Pour y parvenir, l’armée étudie la possibilité de compléter le système d’artillerie demandé par d’autres moyens tels que des drones armés, des missiles air-sol ou encore des munitions de précision guidées à distance. Ces dernières se présentent sous forme de missiles guidés par un opérateur capables d’évoluer au-dessus d’un secteur d’engagement pour chercher des cibles au sol et les attaquer avec une grande précision dès lors que l’attaque est validée; on parle de munitions rôdeuses ou loitering munition en anglais. Le nouveau système d’artillerie possède de plus un rayon d’action et une cadence de tir supérieurs à ceux de l’obusier blindé M‑109, de sorte qu’il n’est pas indispensable de remplacer intégralement la flotte actuelle de M‑109.
En août 2022, armasuisse a retenu deux candidats et a soumis leurs systèmes à des examens et des essais approfondis. Il s’agissait notamment de les faire tester avec des munitions réelles par des formations de milice suisses et d’évaluer leur mobilité sur la route, dans le terrain et sur les places d’armes et de tir actuellement utilisées. Sur la base des résultats obtenus, armasuisse a choisi le modèle en novembre 2024 et pu entamer les négociations avec le fabricant. Les premiers systèmes devraient être livrés en 2030.
Les options autres que l’acquisition d’un nouveau système d’artillerie ont été présentées dans le rapport Avenir de l’artillerie. On a notamment examiné s’il fallait prolonger la durée d’utilisation de l’ancien obusier blindé et si l’armée pouvait renoncer à long terme à la capacité d’appui de feu indirect à moyenne distance.
La durée d’utilisation de l’obusier blindé a déjà été prolongée de 5 ans en 2020 grâce à l’acquisition de munitions supplémentaires, au stockage de pièces de rechange et à des investissements dans les installations d’instruction. Même avec un effort financier considérable, il ne serait pas raisonnable d’utiliser ces systèmes au-delà de 2030 et cela ne permettrait en aucun cas d’augmenter la portée et la précision. Quant à la mise hors service sans remplacement, elle ne se justifierait pas au vu de la situation sécuritaire actuelle. Il faudrait des années, voire des décennies, pour reconstituer cette capacité. Pendant ce temps, la capacité de défense de l’armée serait considérablement amoindrie.
Le nouveau système d’artillerie a été testé quant aux exigences tactiques, logistiques et techniques, et son aptitude à être utilisé par la troupe a été confirmée. Les risques liés à l’acquisition sont donc réduits. Les chaînes d’approvisionnement tendues et la forte demande sur le marché des composants critiques peuvent toutefois entraîner une hausse des prix et des retards de livraison. Une offre définitive n’a pas encore été présentée; le risque commercial est donc considéré comme modéré. En l’état actuel des connaissances, un supplément pour risques d’environ 3 % du volume d’acquisition est pris en compte.
Remise en état du char 87 Leopard WE
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Des travaux de remise en état sont nécessaires sur la flotte de chars Leopard 2 actuellement en service.
Investissements 255 millions de francs
Assurer la mobilité et renforcer l’effet en engagement
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Le char 87 Leopard a été déployé en 1987 dans les formations mécanisées de l’Armée suisse. L’armée demande un crédit d’engagement pour procéder aux travaux de remise en état nécessaires sur une partie des chars de combat ainsi que sur d’autres chars de la même famille. Il s’agit de réviser les boîtes de vitesses et de procéder à des modifications techniques d’une partie de la flotte, ce qui permettra d’accroître sa disponibilité. D’autres investissements seront toutefois nécessaires pour que l’ensemble de la flotte puisse continuer à être exploitée jusqu’à la fin de la durée d’utilisation prévue au milieu des années 2030.
La remise en état prévoit une révision des boîtes de vitesses sur une partie de la flotte de chars Leopard actuelle, à savoir le char 87 Leopard WE, le char du génie et de déminage et le char de dépannage 01. Au total, 80 boîtes de vitesses seront révisées et diverses pièces d’usure seront remplacées. En revanche, les chars de combat 87 Leopard A4 déjà mis hors service, qui n’ont pas fait l’objet d’un maintien de valeur, ne bénéficieront pas de ces mesures.
Il est également prévu de remplacer les calculateurs de conduite du tir et d’apporter des modifications techniques au système d’armement des chars de combat pour pouvoir tirer de nouvelles munitions polyvalentes. Les composants et les solutions utilisés par le groupe international d’exploitants du char Leopard sont pris en compte. Au sein de ce groupe, la Suisse échange régulièrement des informations avec d’autres pays utilisateurs et les milieux industriels afin de discuter d’améliorations et de développements.
Après que le Parlement a approuvé en 2021 un crédit d’engagement destiné aux études de projets, aux essais et aux préparatifs d’achat, l’entreprise RUAG SA a été mandatée pour remettre en état trois boîtes de vitesses. Il a ainsi été possible de connaître l’état des boîtes de vitesses et de déterminer les mesures à prendre. RUAG SA développe un prototype pour les composants liés à la technique de tir en vue de mener des essais à la troupe en 2025.
Les modifications techniques de l’installation d’arme devraient être achevées d’ici 2030. La révision des boîtes de vitesses devrait durer jusqu’en 2031.
Aucune autre solution n’a été examinée, car renoncer à la remise en état des boîtes de vitesse augmenterait la fréquence des pannes de système et menacerait la sécurité d’utilisation.
Étant donné que les composants et les solutions utilisés ont fait leurs preuves au niveau international, les risques techniques sont considérés comme faibles. Les chaînes d’approvisionnement tendues et la forte demande en biens d’armement sur le marché international peuvent entraîner une hausse des prix et des retards de livraison. Un supplément pour risques correspondant à environ 3 % des montants affectés au volume d’acquisition et à la logistique est donc pris en compte.
Maintien de la valeur du char de dépannage 01
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Le char de dépannage 01 requiert des mesures de maintien de la valeur.
Investissements 35 millions de francs
Meilleure protection pendant l’engagement
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Les chars de dépannage servent à récupérer, sous protection, les chars de combat et les véhicules d’appui tombés en panne. Ils sont d’une grande importance pour la mobilité des formations mécanisées. Les chars de dépannage de l’Armée suisse ont été approuvés dans le cadre du programme d’armement 2001 et sont en service depuis 2006. Pour que l’armée puisse conserver sa capacité à récupérer des véhicules en panne sous protection, des modifications techniques sont nécessaires.
La capacité à récupérer des véhicules sous protection est essentielle pour la mobilité et l’engagement des formations mécanisées. Le char de dépannage 01 permet aux équipes de dépannage de remorquer des véhicules sans s’exposer à des risques inutiles. Un système de vision pour le conducteur est notamment utilisé dans ce contexte. Ce système doit être remplacé car il tombe souvent en panne et les pièces de rechange ne sont plus disponibles.
Le programme de maintien de la valeur envisagé prévoit l’installation d’une assistance à la marche arrière pour dépanner des véhicules sous protection. Celle-ci permettra à l’équipage d’avoir une visibilité totale, même en conditions de combat. En outre, il est nécessaire de remplacer différents composants du véhicule et de réviser les boîtes de vitesses.
En 2020, le Parlement a approuvé un crédit d’engagement destiné aux études de projets, aux essais et aux préparatifs d’achat. L’entreprise RUAG SA a ensuite été chargée de construire un prototype doté des nouveaux équipements, qui a entre-temps été déclaré apte à être utilisé par la troupe.
La livraison des systèmes modifiés devrait avoir lieu entre 2027 et 2029.
Le nouveau dispositif d’assistance à la marche arrière est un produit développé par le constructeur du char, raison pour laquelle aucune autre option n’a été étudiée.
Étant donné que les composants et les solutions utilisés ont fait leurs preuves au niveau international, les risques techniques sont considérés comme faibles. Les chaînes d’approvisionnement tendues et la forte demande en composants indispensables à l’engagement peuvent toutefois entraîner une hausse des prix et des retards de livraison. Un supplément pour risques correspondant à environ 3 % des montants affectés au volume d’acquisition et à la logistique est donc pris en compte.
Chapitres du Message sur l’armée 2025
Chapitres du Message sur l’armée 2024
- Acquisitions de matériel de l’armée 2024 à 2027
- Plafond des dépenses de l’armée pour la période 2025 à 2028
- Valeurs-cibles pour l’orientation de l’armée à long terme
Plus d’informations
- Brochure du Message sur l’armée 2025
- Message sur l’armée 2025
- Messages sur l’armée depuis 2021
- Modalités d’armement (Office fédéral de l’armement armasuisse)
- La CPS-N demande la mise en place rapide d’une défense efficace contre les drones et les menaces aériennes
- La CPS-E recommande d’approuver le message sur l’armée 2025 et un crédit d’engagement supplémentaire pour les munitions
- Unanimité de la Commission des finances autour du message sur l’armée 2025
- La CPS-N recommande d’approuver le message sur l’armée 2025 et un crédit d’engagement supplémentaire pour les munitions
- Question 25.7078 « Avenir de l'artillerie » du 05.03.2025: CN Michael Götte (UDC), en allemand
Table des matières
- Infrastructure informatique de la troupe (tranche 1)
- Services numériques transversaux (tranche 1)
- Environnement de test et d’intégration pour les TIC indispensables à l’engagement
- Solutions de cryptage
- Radar passif pour la surveillance de l’espace aérien
- Mini-drones (acquisition complémentaire)
- Appui de feu indirect à moyenne distance
- Remise en état du char 87 Leopard WE
- Maintien de la valeur du char de dépannage 01
- Chapitres du Message sur l’armée 2025
- Plus d’informations