Le sergent Cécile Klusák – courage, performance et camaraderie sont les clés de la réussite
Lorsque Cécile Klusák a commencé son école de recrues, elle a vite compris qu’elle ne passerait pas inaperçue en tant que femme dans un environnement masculin. Sans compter qu’elle accomplissait du service de son plein gré. Dès les premiers jours, elle a senti qu’elle devrait faire ses preuves ; ce n’était pas son intention, mais c’était ce que certaines personnes attendaient d’elle.
Texte: Communication Défense, Mathias Müller
Les débuts ont donc été difficiles. L’école de recrues représente un défi pour toutes les personnes qui la font, mais pour Cécile Klusák, trouver sa place dans le groupe a été compliqué. Beaucoup de ses camarades masculins se serraient les coudes dans leur mécontentement commun face au service obligatoire ; en tant que volontaire, elle ne pouvait pas se joindre à cette complainte collective.
Montrer ses compétences pour faire face aux préjugés
Avec le temps, ses performances, sa fiabilité et son sang-froid lui ont toutefois permis de trouver sa voie. Aujourd’hui, Cécile Klusák est devenue sergent ; elle est un modèle pour les jeunes femmes qui pensent se lancer dans une carrière militaire. Malgré tout, elle reste régulièrement confrontée à des préjugés. Après avoir reçu une distinction, par exemple, elle s’est entendu dire qu’elle l’avait obtenue uniquement parce qu’elle était une femme. De telles remarques sont blessantes, car elles remettent en question les compétences d’une personne. « Cela me met en colère », dit-elle, et l’on sent que ces mots ne cachent pas de la susceptibilité, mais expriment de la fierté – la fierté de sa propre performance.
Rester authentique en tant que femme et militaire
Dans son entretien avec le colonel Müller, la future psychologue parle ouvertement du grand écart entre adaptation et authenticité. Elle explique qu’en tant que femme dans l’armée, on n’a pas envie d’être constamment la représentante féminine du groupe. Mais il ne s’agit pas non plus d’aller contre sa personnalité pour se faire accepter.
Le colonel Müller souligne que de telles expériences sont importantes pour réfléchir au style de conduite au sein de l’armée. Il ne s’agit pas seulement d’intégrer des femmes, mais de considérer chaque soldat/e dans son individualité. Les critères déterminants pour toutes et tous sont les performances, la responsabilité et l’attitude personnelles.
Cécile Klusák, qui est aussi rédactrice en chef de la revue militaire « Schweizer Soldat », explique qu’elle a vécu beaucoup de choses positives durant son service. La camaraderie fonctionne lorsqu’on est prêt/e à s’investir et à assumer des responsabilités. Le respect se manifeste lorsqu’on se soutient mutuellement et que l’on est en mesure de répondre aux mêmes exigences que l’on impose aux autres.
Plus de confiance en soi grâce au service militaire
Aujourd’hui, elle se remémore avec gratitude les moments difficiles. Elle a appris que l’autorité n’a rien à voir avec le volume de la voix et que la force ne doit pas être confondue avec la dureté.
Son histoire est représentative d’une nouvelle génération de soldates qui ne recherchent pas de traitement de faveur, mais ne veulent pas non plus se cacher. Elles veulent simplement servir, par conviction.
À la fin de l’entretien, Cécile Klusák arrive à la conclusion que le service militaire a renforcé sa confiance en elle. Elle a appris à persévérer, à assumer des responsabilités et à rester calme dans les moments difficiles. Ce sont des qualités utiles bien au-delà du service. « On grandit un peu plus à chaque nouvelle tâche effectuée », dit-elle. On la croit volontiers.
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