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Déminage humanitaire

Depuis le début, le DDPS met des spécialistes de l’Armée suisse à disposition des programmes de déminage de l’ONU. Il s’agit de se rendre dans les zones d’engagement pour aider les populations autochtones à développer leurs capacités – équipes de démineurs, mais aussi structures de gestion et de conduite – et les rendre opérationnelles à long terme en leur transmettant les connaissances requises.

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Militaires suisses au Soudan du Sud

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La lutte antimine peut se prévaloir de grands succès. Depuis la fin de la guerre froide, plus de 30 États ont pu être entièrement déminés et, dans 10 pays, les restes de sous-munitions ont pu être intégralement éliminés. Aujourd’hui, les communautés concernées sont mieux informées des dangers et la prise en charge des personnes qui ont survécu à des accidents s’est également améliorée. Malgré tous ces progrès, les mines antipersonnel, les armes à sous-munitions et les restes explosifs de guerre (ratés, munitions trouvées, explosifs improvisés) continuent de produire des milliers de victimes chaque année. En effet, la fin d’un conflit armé n’apporte pas de soulagement immédiat à la population concernée : les mines et d’autres munitions non explosées restent actives même après la fin du conflit.

La Suisse s’engage depuis plus de 30 ans en faveur du déminage humanitaire. Elle considère qu’il est de son devoir d’aider les personnes concernées à faire face à ces menaces. Depuis 1999, année d’entrée en vigueur de la Convention du 18 septembre 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel (« Traité d’Ottawa »), la Suisse est devenue un acteur important dans les efforts réalisés par la communauté internationale. Depuis lors, cette convention a été ratifiée par 164 États. La Suisse a également adhéré à la Convention du 30 mai 2008 sur les armes à sous-munitions (« Traité d’Oslo ») et encourage le développement et l’application de ces instruments sous le terme générique de « déminage humanitaire ».

Le DDPS s’engage en premier lieu par son expertise et offre son soutien pour un développement autonome. Concrètement, il s’agit de se rendre dans le secteur d’engagement pour aider les populations locales à développer leurs capacités (équipes de déminage, mais aussi structures de gestion et de conduite) et à les rendre opérationnelles à long terme en leur transmettant les connaissances requises.

Dans le cadre de la promotion militaire de la paix, l’armée met des spécialistes à la disposition de l’ONU pour intégrer les programmes de déminage correspondants. Elle soutient ainsi actuellement quatre programmes en Afrique, gérés par le Service de la lutte antimines des Nations Unies (UNMAS), et apporte aussi sa contribution dans les quartiers généraux de l’ONU à New York et à Genève. Pour ces engagements non armés et placés sous la responsabilité civile, l’armée fait appel à des volontaires de la milice ainsi qu’à du personnel professionnel civil et militaire, qui y apportent une contribution manifeste et de qualité.

Les militaires de milice sont pour l’essentiel engagés dans le domaine de la logistique et de la gestion de l’information. Les personnes au bénéfice d’une formation et d’une expérience professionnelles civiles correspondantes (en particulier avec des connaissances spécialisées dans les bases de données et les systèmes d’information géographiques SIG) sont donc recrutées en priorité.

Pour un tel engagement, il faut remplir au préalable un certain nombre de conditions, en alliant notamment des connaissances militaires de base, une expérience de conduite et une spécialisation civile. Les soldats, sous-officiers et officiers intéressés doivent pouvoir faire preuve d’une grande autonomie dans un contexte international, communiquer en français ou en anglais, et fournir les prestations requises dans un environnement interculturel. Il importe aussi de disposer d’une bonne résistance physique et psychique. En échange, un engagement dans ce domaine, qui dure en général une année avec possibilité de prolongation, permet de vivre une expérience inoubliable et unique en son genre.

Le personnel professionnel civil et militaire provient presque exclusivement du commandement de déminage et d’élimination des munitions non explosées (cdmt DEMUNEX) à Spiez. Ces spécialistes contribuent au développement des capacités correspondantes sur place grâce à des formations, des contrôles de qualité et des programmes de mentorat.

Après une première sélection, les spécialistes recrutés doivent encore réussir divers modules d’instruction, dont un entraînement de sécurité auprès de SWISSINT ainsi qu’une formation technique délivrée par le Centre international de déminage humanitaire – Genève (CIDHG) ou l’ONU.

Les activités politiques et opérationnelles de la Confédération sont définies dans le plan d’action sur la lutte antimines 2023-2026. Le but principal consiste à donner des impulsions concrètes sur place pour éviter de nouvelles victimes et améliorer les conditions de vie des populations concernées. La Confédération y consacre entre 17 et 18 millions de francs par année. L’application universelle des instruments de droit international et l’exploitation des synergies entre coopération au développement et déminage humanitaire sont au centre de ces préoccupations. En outre, la Suisse souhaite collaborer d’emblée activement au développement de nouveaux instruments et concepts, ainsi qu’à l’émergence de nouvelles thématiques.

La Confédération pratique le partage des tâches en matière de déminage humanitaire selon les principes de l’approche whole of government. Ainsi, la Direction du développement et de la coopération (DDC) se concentre sur l’assistance aux victimes, la prévention et le développement de capacités locales. Quant à la Division Paix et droits de l’homme (DPDH) du DFAE, elle se consacre notamment à des projets de déminage et aux subventions financières attribuées au CIDHG. Le DFAE joue aussi un rôle de premier plan sur la scène politique.

Des projets dans les domaines de la gestion de l’information (Information Management System for Mine Action, IMSMA), de la normalisation internationale (International Mine Action Standards, IMAS) et de la gestion de la qualité sont soutenus avec l’appui du CIDHG. Dans le cadre du Partenariat pour la Paix (PPP), le DDPS organise en outre chaque année, en collaboration avec le CIDHG, l’UNICEF et l’UNOPS, des cours d’introduction et de perfectionnement dans le domaine du déminage humanitaire.