Officier d’état-major au centre de coordination LMT de la KFOR : au service de la stabilité
Elles sont les yeux et les oreilles de la Kosovo Force (KFOR) sur place : les équipes de liaison et de surveillance (Liaison and Monitoring Teams, LMT) de la KFOR collectent des informations relatives à la sécurité en échangeant directement avec la population et les autorités locales. Pour que leur travail soit efficace, il est indispensable de le coordonner avec les autres activités de communication de la KFOR. La cellule de coordination LMT au quartier général de la mission joue un rôle central à cet égard. Depuis octobre 2024, le major Paul Bandyk travaille pour cette cellule en tant que membre de la SWISSCOY. Dans cette interview, il nous parle de sa fonction, de son quotidien et des défis liés à cet engagement.
Interview conduite par l’of spéc Elisa Lutz, officière presse et information SWISSCOY 51
Major Bandyk, pouvez-vous nous expliquer brièvement où se situe le centre de coordination LMT dans les structures de la KFOR ?
Le centre de coordination LMT fait partie du Joint Effects Center (JEC). Celui-ci coordonne les éléments de troupe généralement non cinétiques en adoptant une approche basée sur les effets de ses différents domaines – opérations d’information, opérations psychologiques, coopération civile et militaire et centre de coordination LMT, dont je fais partie. L’activité coordonnée de ces domaines partiels est synchronisée par le JEC pour viser les effets souhaités dans l’espace d’information, obtenir une image précise de la situation et acquérir une connaissance de la situation au niveau opératif.
Quelles sont vos tâches principales et responsabilités dans votre fonction d’officier d’état-major au centre de coordination LMT ?
On est une petite équipe, on se coordonne en continu, on se tient au courant. Parmi mes tâches principales, il y a par exemple les rapports quotidiens de situation qui proviennent des commandements régionaux Est et Ouest à lire et à évaluer, un rapport quotidien des principaux aspects et un résumé quotidien des activités et des événements issus des LMT à rédiger. Je dois aussi effectuer une compilation hebdomadaire des principaux rapports des LMT. Il faut également que je participe aux rapports, coordonne des demandes ad hoc, prépare des visites aux LMT du commandant adjoint de la KFOR et organise des entraînements pour les nouveaux membres des LMT. Enfin, il y a le soutien au chef JEC pour tout ce qui concerne les LMT et la gestion de la base de données des rapports LMT.
Quels sont les principaux défis que vous avez dû relever depuis que vous avez rejoint la KFOR ?
Le JEC est une unité d’état-major assez grande au sein du QG de la KFOR. C’est une grande équipe multinationale qui est très bien rodée. Mais ce n’est pas toujours simple de bien se comprendre et de trouver une position commune.
Quel est votre parcours civil et militaire et en quoi vos expériences passées vous sont-elles utiles dans votre fonction actuelle ?
Dans ma carrière civile, après le gymnase à Zurich, j’ai étudié les sciences politiques et le droit à l’université de Zurich. Pendant cette période, j’ai aussi fait mon service militaire et un semestre d’échange. Après l’école de recrues dans les troupes sanitaires à Airolo, j’ai suivi une carrière de chef de section, d’abord à l’école de sous-officiers, à Airolo aussi, puis au stage de formation des officiers et à l’école d’officiers à Berne. Ensuite, j’ai été incorporé au bataillon d’hôpital 5 ; c’est là que je fais mes cours de répétition. Pendant mes CR, je me suis intéressé de plus en plus au travail d’état-major, j’ai pu me familiariser avec plusieurs domaines, à commencer par mon préféré, le DBC2, le Renseignement, avec l’analyse de la situation, des menaces et des risques.
J’en suis à mon troisième contingent avec la SWISSCOY. Pour le premier, j’étais à Prizren au sein d’une LMT. Pour le deuxième, j’étais officier d’état-major au commandement régional Ouest.
Mon intérêt pour l’analyse, la politique et les processus politiques, l’histoire et l’actualité, et mon goût de la lecture, que j’ai développé pendant mes études, m’ont aidé à trouver mes marques. J’ai compris plein de choses grâce à mon expérience militaire au sein de l’état-major et des contingents précédents.
Quelle est votre motivation personnelle à travailler dans une mission internationale aussi exigeante que la KFOR ?
Depuis mon école d’officier, j’ai toujours voulu effectuer une mission à l’étranger. Je voulais surtout appliquer mes connaissances, les concrétiser, voir comment la promotion de la paix fonctionne dans la pratique. C’est passionnant et stimulant de faire partie d’une telle mission, d’être un rouage d’une machine aussi complexe.
Dans ce contexte militaire, c’est aussi très enrichissant de vivre dans un milieu international avec plein d’échanges et de contacts, et de connaître l’engagement du contingent suisse de l’intérieur.

