Les spécialistes en maintenance de la Swisscoy
La Swisscoy engage jusqu’à 150 véhicules différents, dont des tout-terrain, des engins de construction, des cars, des camions et des véhicules blindés. Le groupe de maintenance est responsable de l’entretien et des réparations de cette flotte. Le sergent Luca Wermelinger nous raconte son travail dans le secteur d’engagement et le bénéfice qu’il pourra en tirer pour sa carrière professionnelle dans le civil.

Au camp de Novo Selo, quand on a une serrure qui ne ferme plus, un pare-brise endommagé ou un pneu usé, on va à l’atelier pour les faire remplacer. Mais grâce à leur véhicule de service, les spécialistes en maintenance vont aussi sur le terrain si nécessaire.
Contrôles, réparations et service
Ils ont pour principe de réparer tout ce qui peut l’être, et de ne commander de nouvelles pièces que lorsqu’une réparation est impossible. Pour les tâches les plus délicates, au-delà des connaissances techniques, il faut un peu d’ingéniosité et de créativité. Heureusement, ces deux qualités sont l’apanage de plus d’un mécanicien.
Mécaniciens en uniforme
Les huit spécialistes du groupe de maintenance – un par fonction – ont chacun leurs priorités. Le savoir-faire développé pendant l’engagement militaire complète avantageusement les connaissances acquises dans le civil.
À Novo Selo, le sergent Luca Wermelinger est mécanicien responsable des camions et des véhicules blindés. Il a fait un apprentissage de mécatronicien sur automobiles. Pendant son école de recrues à Thoune, il a participé à une séance d’information du centre de compétences Swissint. Et plusieurs éléments lui ont donné envie d’effectuer lui-même une mission : l’activité en elle-même, son utilité pour la société et la possibilité d’acquérir de nouvelles connaissances et expériences.
Camaraderie et contacts internationaux
Il apprécie l'esprit de camaraderie qui règne à Novo Solo, où il peut rencontrer de nouvelles personnes. La dimension internationale de la mission ne la rend que plus intéressante à ses yeux. « J’ai toujours été curieux de savoir comment ça se passe dans les autres armées, comment on y travaille, avec quel matériel et quels véhicules. »
Il estime que sa mission lui a beaucoup apporté pour la suite de sa carrière. Bien sûr, il a acquis des compétences manuelles, mais il a aussi fait une expérience unique, en se rendant compte qu’il est capable de vivre avec moins de besoins. Car dans un tel engagement, on a forcément moins de liberté et moins d’espace personnel. « Du coup, quand je retournerai à la vie civile, je ne vais plus tout prendre pour acquis. »
Outre les réparations quotidiennes, le groupe de maintenance est aussi chargé de rétablir la disponibilité du matériel en service de promotion de la paix (REDIMA SPP). Un REDIMA SPP a lieu à chaque changement de contingent, et les défauts constatés doivent être réparés pendant la première moitié de l’engagement. Des collaborateurs de la Base logistique de l’armée (BLA) se rendent régulièrement dans le secteur d’engagement pour le contrôle périodique des véhicules (comparable au contrôle technique pour les véhicules privés). Et c’est le groupe de maintenance qui prépare tout en vue de leur arrivée.
« Un pneu crevé à remplacer, une ampoule à changer, un contrôle périodique à effectuer, un service à faire, bref je m’occupe de tout ce qui concerne les véhicules du contingent », explique le sgt Wermelinger. Indirectement, la KFOR profite également de ce travail, en pouvant compter sur les formations suisses et leurs véhicules en parfait état de marche.
Avec le changement à la tête de la compagnie de transport de la KFOR, qui passe de l’Autriche à la Suisse au printemps 2024, et avec l’attribution de vingt militaires de plus au contingent suisse, le groupe de maintenance n’est pas prêt de manquer de travail. Car c’est mathématique : plus il y a de véhicules et de chauffeurs, plus il est sollicité.