De la vision à la mise en œuvre : les premières équipes ont déjà atteint le sommet
Le DEVA, le monde VUCA, les changements géopolitiques et démographiques ainsi que l’évolution technologique ont un impact sur l’armée. La guerre en Ukraine a révélé que les compétences en matière de défense devaient à nouveau faire partie des priorités. Toutefois, le commandement de l’armée avait déjà décidé en 2020 de mettre l’accent sur l’engagement en élaborant la vision et les principes stratégiques. Le travail avec l’équipe du DLT D/A a permis de mettre en œuvre la vision à travers le développement, la coordination et la réalisation partielle de 22 initiatives stratégiques. Les projets doivent à présent être transférés aux responsables hiérarchiques.
La gestion actuelle de l’armée est caractérisée par une conception de la politique de sécurité selon laquelle nous disposerions de dix ans pour développer les compétences et acquérir le matériel nécessaire à affronter un potentiel conflit. La guerre d’agression russe contre l’Ukraine a démontré qu’une paix perpétuelle en Europe était une illusion. Le monde ne cesse de changer. L’évolution rapide des technologies et les changements au sein de la société impactent aussi l’armée, que ce soit la composante professionnelle (en civil ou en uniforme) ou les militaires de milice.
L’engagement comme priorité
En 2020, le commandement de l’armée a élaboré la vision de l’armée et défini sept objectifs pour 2030. Quatre principes stratégiques montrent la voie vers la mise en œuvre de la vision, esquissée par les orientations stratégiques. Deux ans avant l’invasion de l’Ukraine, l’armée avait déjà constaté qu’elle devait focaliser sa réflexion et son action sur l’engagement.
Passer de la vision à la réalité avec agilité
Telle une randonnée exigeante, le chemin qui mène de l’élaboration d’une vision à sa mise en œuvre est long et intense. Structurés thématiquement en 22 initiatives stratégiques, les changements ont été menés et supervisés par l’équipe Développement à long terme de la Défense et de l’armée (DLT D/A). Encadrés par le brigadier Jacques Rüdin, les dix spécialistes civils, les neuf militaires de carrière et les responsables des initiatives stratégiques ont réalisé un travail considérable. Faisant preuve d’agilité et sortant des structures hiérarchiques ordinaires, ils ont rapidement atteint des objectifs intermédiaires. Les ateliers et les sounding boards avec la clientèle (les militaires de milice) et les partenaires sont devenus monnaie courante dans toutes les initiatives stratégiques. Le potentiel de la Suisse a été pleinement exploité, comme le prévoit le troisième des quatre principes stratégiques. Les compétences du personnel ont elles aussi été mises à profit. La page web Future Corner a permis aux personnes intéressées de proposer temporairement leurs compétences au service des initiatives dans le cadre d’activités accessoires. Pour les 27 offres qui ont été publiées, 57 personnes ont mis leur talent à disposition et la majorité d’entre elles ont été engagées.
De petites réalisations durables
Innovation : le système d’innovation du Groupement Défense a permis de trouver rapidement un moyen de vérifier la pertinence des idées novatrices en les testant directement auprès des utilisateurs tout en les améliorant en vue de leur mise en place. Les outils de télémaintenance (Numérisation au sein de l’armée de milice) et la boutique en ligne permettant aux militaires d’acquérir leur équipement personnel sont les premiers produits développés à partir de ce programme. Le nouveau domaine Innovation Défense au sein de l’État-major de l’armée collabore avec Swiss Innovation Forces SA, une filiale de RUAG MRO Holding SA.
Conduite : le nouveau commandement de la FSCA consacré à la conduite et à la communication permet de valoriser la formation des militaires au leadership transformationnel et d’apporter une valeur ajoutée pour les organisations civiles. Si la formation à la conduite au sein de l’armée se focalise sur les missions militaires, elle permet également d’acquérir une expérience pratique et une maîtrise de divers outils ; des compétences qui connaissent un regain d’intérêt dans l’économie.
Numérisation : à l’avenir, les contacts entre les militaires de milice et l’administration militaire se feront sous forme numérique, ce qui facilitera grandement le dialogue. Entrepris en février 2022, le projet DIMILAR (numérisation de l’armée de milice) est mené en étroite collaboration avec l’Office fédéral de l’informatique et de la télécommunication et mis en œuvre conformément à la méthode SAFe (Scale Agile Famework). Fin 2021, Threema a été instauré comme canal de communication officiel de l’armée. Par ailleurs, des adaptations ont été apportées à Microsoft 365 pour faciliter la planification des cours de répétition avant de les expérimenter au sein de certains corps de troupe. En avril 2023, le deuxième et avant-dernier test a été lancé auprès des troupes pour les demandes numériques de déplacement de service. L’application sera instaurée progressivement et proposée aux troupes effectuant un cours de répétition dans le courant de l’année. D’autres offres numériques telles que les demandes de congé, les ordres de marche, les billets CFF ou un planificateur d’école de recrues pour les jeunes verront bientôt le jour.
Un avenir toujours plus concret
Mi-août, le document « Montée en puissance : objectifs et stratégie » sera rendu public, de même que les principaux résultats issus des initiatives stratégiques et d’autres produits élaborés par le DLT D/A.
Depuis le 1er juillet, la nouvelle structure de l’État-major de l’armée est mise au banc d’essais, intégrant ainsi les produits et les projets du DLT D/A. Ceux-ci seront à présent transférés aux responsables hiérarchiques. Par la suite, les structures de l’administration militaire seront également adaptées pour répondre aux nouveaux besoins de l’armée.
Le DLT D/A attaque la dernière ligne droite menant au sommet de la montagne et à la concrétisation de la vision. Les premières équipes ont déjà achevé leur ascension.
