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InformationsPublié le 16 avril 2024

Les militaires suisses sont les bienvenus au Kosovo, même 24 ans après la fin de la guerre

Depuis avril 2023, la Swisscoy dispose d’une nouvelle équipe LMT, basée à Suva Reka. Un entretien avec le capitaine Daniel Barmettler, commandant d’une équipe de liaison et de surveillance (Liaison and Monitoring Team, LMT) à Suva Reka, au Kosovo.

Capitaine Daniel Barmettler, commandant d’une équipe de liaison et de surveillance (Liaison and Monitoring Team, LMT) à Suva Reka, au Kosovo.

Capitaine Barmettler, vous avez accompli une mission de promotion de la paix au Kosovo, en tant que commandant d’une équipe de liaison et de surveillance (Liaison and Monitoring Team, LMT) auprès de la Swisscoy. Quelles étaient vos tâches ?

Dans cette fonction, j’avais en premier lieu la responsabilité des activités opérationnelles et organisationnelles de la LMT à Suva Reka. Ma tâche consistait à mettre en place des conditions aussi favorables que possible pour l’équipe, afin de garantir l’établissement et l’entretien des relations avec la population locale, les pouvoirs publics, les médias, les entreprises, les institutions éducatives, les dignitaires religieux et les organisations internationales, comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) ou la mission État de droit de l’Union européenne au Kosovo (EULEX). Cela comprenait l’observation et l’évaluation de la situation politique, sociale et économique à l’échelle nationale, mais avant tout dans notre zone de responsabilité (Area of Responsibility, AOR). Il est en effet indispensable d’avoir à chaque instant, au cours de toute mission de promotion de la paix, une compréhension approfondie de la situation. En tant que commandant de la LMT, j’ai également représenté mon équipe lors de visites et de manifestations dans le secteur d’engagement, planification et organisation de ces événements comprises. C’est en avril 2023 que j’ai pour la première fois pu me charger de telles tâches, à l’occasion de la cérémonie de remise de clés de la maison (Field House) à Suva Reka, jusque-là sous commandement autrichien. En ma qualité de commandant de site, avec tous les droits et les devoirs que cela comporte, j’étais aussi responsable de la sécurité et de la disponibilité opérationnelle des membres de mon équipe.

Quels ont été les défis à relever lors de cette mission ?

Les LMT sont les yeux et les oreilles de la Force pour le Kosovo (KFOR). En plus de leur rôle d’observation, elles constituent dans l’AOR une présence militaire sécurisante pour la population. C’est aussi pourquoi nous ne nous sommes pas contentés de travailler dans l’AOR attribuée : nous y avons réellement vécu au plus près des habitants, séjournant dans une maison en plein cœur de Suva Reka. Comme les membres de l’équipe et moi-même partagions à la fois bureaux et logements, nous passions toutes nos journées ensemble, ce qui a parfois causé des tensions. À cela s’ajoute qu’il est difficile de trouver un endroit propice au retrait lorsque l’on vit ainsi en communauté. Dans ce contexte, les défis à relever étaient les suivants : identifier suffisamment tôt les conflits, communiquer de manière transparente et trouver ensemble des solutions. Lorsque les membres d’une équipe résolvent un problème ou achèvent un processus avec succès, cela ne peut que renforcer la cohésion.

Dans votre domaine d’activités, quelles différences avez-vous pu constater entre le Kosovo et la Suisse ?

Au sud du Kosovo, en particulier dans mon AOR, j’ai souvent eu l’impression que le temps s’égrenait un peu plus lentement qu’en Suisse. Au cours d’une journée de travail, de nombreuses personnes étaient disposées à prendre spontanément quelques minutes pour discuter avec nous autour d’un café. La vie au Kosovo est en général moins agitée et moins stressante que dans notre pays. Cela signifie qu’il faut par moment faire preuve de patience, étant donné que le rythme de travail local est assez irrégulier. J’ai surtout été agréablement surpris par l’ouverture d’esprit et l’amabilité de la population locale à l’égard des membres de la LMT, quel que soit leur âge. Même 24 ans après la fin de la guerre au Kosovo, la gratitude envers les militaires suisses reste profonde.

Quels enseignements tirez-vous de cet engagement ?

J’ai fait au Kosovo des expériences très enrichissantes, que ce soit au contact de mes camarades ou de la population locale. En tant que secteur d’engagement, ce pays est également fort intéressant : les modes de vie et de pensée, qui diffèrent évidemment des nôtres, m’ont beaucoup inspiré et m’ont poussé à remettre en question ma vision du monde. En outre, grâce à la collaboration multinationale, j’ai eu l’occasion de me faire une idée des processus et des standards militaires appliqués par d’autres États. J’ai réalisé que les membres de l’Armée suisse engagés dans le domaine de la promotion de la paix disposent d’un très haut niveau et peuvent tout à fait rivaliser avec les militaires de nations plus influentes.

Capitaine Barmettler, vous avez accompli une mission de promotion de la paix au Kosovo, en tant que commandant d’une équipe de liaison et de surveillance (Liaison and Monitoring Team, LMT) auprès de la Swisscoy. Quelles étaient vos tâches ?

Dans cette fonction, j’avais en premier lieu la responsabilité des activités opérationnelles et organisationnelles de la LMT à Suva Reka. Ma tâche consistait à mettre en place des conditions aussi favorables que possible pour l’équipe, afin de garantir l’établissement et l’entretien des relations avec la population locale, les pouvoirs publics, les médias, les entreprises, les institutions éducatives, les dignitaires religieux et les organisations internationales, comme l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK) ou la mission État de droit de l’Union européenne au Kosovo (EULEX). Cela comprenait l’observation et l’évaluation de la situation politique, sociale et économique à l’échelle nationale, mais avant tout dans notre zone de responsabilité (Area of Responsibility, AOR). Il est en effet indispensable d’avoir à chaque instant, au cours de toute mission de promotion de la paix, une compréhension approfondie de la situation. En tant que commandant de la LMT, j’ai également représenté mon équipe lors de visites et de manifestations dans le secteur d’engagement, planification et organisation de ces événements comprises. C’est en avril 2023 que j’ai pour la première fois pu me charger de telles tâches, à l’occasion de la cérémonie de remise de clés de la maison (Field House) à Suva Reka, jusque-là sous commandement autrichien. En ma qualité de commandant de site, avec tous les droits et les devoirs que cela comporte, j’étais aussi responsable de la sécurité et de la disponibilité opérationnelle des membres de mon équipe.

Quels ont été les défis à relever lors de cette mission ?

Les LMT sont les yeux et les oreilles de la Force pour le Kosovo (KFOR). En plus de leur rôle d’observation, elles constituent dans l’AOR une présence militaire sécurisante pour la population. C’est aussi pourquoi nous ne nous sommes pas contentés de travailler dans l’AOR attribuée : nous y avons réellement vécu au plus près des habitants, séjournant dans une maison en plein cœur de Suva Reka. Comme les membres de l’équipe et moi-même partagions à la fois bureaux et logements, nous passions toutes nos journées ensemble, ce qui a parfois causé des tensions. À cela s’ajoute qu’il est difficile de trouver un endroit propice au retrait lorsque l’on vit ainsi en communauté. Dans ce contexte, les défis à relever étaient les suivants : identifier suffisamment tôt les conflits, communiquer de manière transparente et trouver ensemble des solutions. Lorsque les membres d’une équipe résolvent un problème ou achèvent un processus avec succès, cela ne peut que renforcer la cohésion.

Dans votre domaine d’activités, quelles différences avez-vous pu constater entre le Kosovo et la Suisse ?

Au sud du Kosovo, en particulier dans mon AOR, j’ai souvent eu l’impression que le temps s’égrenait un peu plus lentement qu’en Suisse. Au cours d’une journée de travail, de nombreuses personnes étaient disposées à prendre spontanément quelques minutes pour discuter avec nous autour d’un café. La vie au Kosovo est en général moins agitée et moins stressante que dans notre pays. Cela signifie qu’il faut par moment faire preuve de patience, étant donné que le rythme de travail local est assez irrégulier. J’ai surtout été agréablement surpris par l’ouverture d’esprit et l’amabilité de la population locale à l’égard des membres de la LMT, quel que soit leur âge. Même 24 ans après la fin de la guerre au Kosovo, la gratitude envers les militaires suisses reste profonde.

Quels enseignements tirez-vous de cet engagement ?

J’ai fait au Kosovo des expériences très enrichissantes, que ce soit au contact de mes camarades ou de la population locale. En tant que secteur d’engagement, ce pays est également fort intéressant : les modes de vie et de pensée, qui diffèrent évidemment des nôtres, m’ont beaucoup inspiré et m’ont poussé à remettre en question ma vision du monde. En outre, grâce à la collaboration multinationale, j’ai eu l’occasion de me faire une idée des processus et des standards militaires appliqués par d’autres États. J’ai réalisé que les membres de l’Armée suisse engagés dans le domaine de la promotion de la paix disposent d’un très haut niveau et peuvent tout à fait rivaliser avec les militaires de nations plus influentes.