Grande ouverture d’esprit des jeunes Suissesses face au service militaire volontaire
Berne, 03.07.2025 — L’Armée suisse souhaite augmenter la proportion de femmes en ses rangs. Une étude relative à l’attitude des jeunes Suissesses face au service militaire volontaire révèle les réflexions qui les poussent ou les dissuadent de s’engager à titre personnel. Cette étude démontre une ouverture d’esprit étonnamment élevée des jeunes femmes à l’égard du service militaire et un besoin de recevoir davantage d’informations à ce propos.
L’obligation de servir des citoyens suisses est ancrée dans la Constitution ; les citoyennes peuvent quant à elles accomplir leur service militaire sur une base volontaire. Bien que la proportion de femmes dans l’armée ait doublé au cours des six dernières années, elle reste minime. L’Armée suisse souhaite continuer d’augmenter la part de femmes en ses rangs afin de profiter de nouvelles perspectives et de nouveaux schémas de pensée. Les équipes mixtes ont en effet une capacité d’adaptation et d’innovation supérieure ; elles renforcent donc la résilience collective et la capacité de défense de l’Armée suisse.
Or, pour augmenter la proportion des femmes sous les drapeaux, il est important de comprendre ce qui peut pousser une citoyenne à se décider pour ou contre le service militaire volontaire. Au cours de l’été 2023, 1317 Suissesses de 15 à 25 ans ont été interrogées à ce propos.
26% des jeunes Suissesses peuvent s’imaginer au service militaire
Cette étude démontre que les ressortissantes suisses présentent une ouverture d’esprit étonnamment élevée à l’égard du service militaire volontaire. Une représentation positive du service militaire prédomine : 50 % des femmes interrogées l’imaginent exigeant mais profitable. 44 % pensent que le service militaire permet de faire ses preuves et de découvrir ses propres limites, 30 %, qu’il améliore la condition physique et 26 %, qu’on y apprend à s’organiser. 26 % des sondées peuvent s’imaginer effectuer elles-mêmes du service militaire sur une base volontaire.
Une minorité d’entre elles se font une image négative du service militaire : 17 % pensent qu’il s’agit essentiellement de se faire crier dessus, 15 %, que le service militaire ne sert à rien et que c’est une perte de temps et 12 %, que le service militaire est ennuyeux.
Pour ou contre : développement personnel versus obligation chronophage
L’argument principal des femmes en faveur du service militaire volontaire est la possibilité de se développer et de s’épanouir grâce aux défis que celui-ci représente. La chance d’apprendre quelque chose de neuf et d’élargir son horizon personnel est un motif tout aussi important.
Le fait qu’il s’agisse d’une obligation de longue durée sans interruption constitue le principal élément de dissuasion. Des soucis par rapport au sexisme ou à la sécurité personnelle et la peur de s’exposer à des exigences physiques ou psychiques trop élevées jouent aussi un grand rôle.
Les femmes souhaitent davantage d’informations sur le service militaire
Étant donné que les femmes n’étaient pas obligées de participer aux journées d’information jusqu’à présent, elles n’ont pas pu recevoir d’informations exhaustives sur les instruments de politique de sécurité : la proportion de jeunes Suissesses qui s’estiment relativement bien informées sur le service militaire ne dépasse pas 38 %. Leurs sources d’informations les plus importantes sont, dans l’ordre, leur entourage (famille et amis), les médias classiques, les réseaux sociaux, puis l’école. Plus de la moitié des sondées souhaitent recevoir davantage d’informations sur la possibilité, pour les femmes, d’accomplir du service militaire volontaire.
Une démonstration renforcée de l’utilité des tâches et des activités de l’armée constitue l’une des mesures les plus convaincantes pour susciter l’intérêt des femmes pour le service militaire volontaire.
Communication de la finalité et campagne d’information
L’étude montre notamment que les champs d’action et les mesures développés par l’Armée suisse pour favoriser l’augmentation de la proportion de femmes dans ses rangs ont été judicieusement choisis. La mise en œuvre nécessite toutefois d’être adaptée. L’armée réagit au besoin d’information, qui a été démontré. S’adressant à des groupes cibles, elle présente le sens de ses missions et explique les tâches et les fonctions des personnes qui les accomplissent. Elle étoffe également son offre d’information et de communication au sujet des femmes dans l’armée ; la révision des présentations sur internet et la réalisation de portraits de femmes militaires filmées à divers moments de leur parcours au sein de l’armée font partie de ce processus. Pour finir, l’armée élabore aussi des fiches d’information concernant la grossesse et la parentalité.
Une partie de la Stratégie Égalité 2030
Une collecte anonyme de données a été confiée à l’institut YouGov Suisse en vue de cette étude. 4461 jeunes Suissesses sélectionnées représentativement sur la base de critères tels que l’âge et la région linguistique et dont les données ont été aléatoirement extraites du registre d’échantillonnage de l’Office fédéral de la statistique OFS (art. 13c, al. 2, de l’ordonnance sur les relevés statistiques ; RS 431.012.1) ont été invitées à répondre à ce sondage. La collecte de données s’est déroulée de juin à juillet 2023. Le Service spécialisé Femmes dans l’Armée et Diversité a dépouillé les résultats, rédigé un rapport d’étude, puis élaboré des mesures. Cette étude s’inscrit dans la Stratégie Égalité 2030 de la Confédération.
Le rapport d’étude intégral, un résumé de celui-ci et un aperçu des mesures proposées sont accessibles sur internet.