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InformationsPublié le 16 janvier 2025

CUMINAIVEL | Voici comment l'armée planifie son réseau de communication

Les nombreuses formations différentes engagées dans le cadre de l'engagement subsidiaire à l'occasion du WEF doivent communiquer entre elles de manière sûre et efficace. L'équipe « Planification TIC » du commandement Cyber est responsable de l'engagement optimal des moyens militaires d'information et de communication (TIC). La cheffe de la planification TIC, le colonel Therese Spitteler, travaille depuis 2002 au sein de l'administration fédérale et est incorporée militairement dans l'état-major de milice du commandement Cyber. Dans cette interview, elle explique le processus de la planification de l'utilisation des moyens de communication et raconte ce qui a changé en près de 20 ans.

CUMINAIVEL : Colonel Spitteler, quel est votre rôle pendant l'engagement de l'armée au WEF ?

Colonel Spitteler : En tant que chef de la planification TIC, je suis responsable, avec mon équipe, de la planification des moyens militaires informatiques et de communication dont nous avons besoin pour l'engagement. Nous veillons à ce que le réseau de conduite suisse soit disponible sur le lieu d'engagement et que les postes de commandement soient reliés entre eux. Nous sommes en quelque sorte un groupe d'experts pour les TIC militaires à l'engagement.

Que sont les « TIC militaires » ?

On entend par là les techniques d'information et de communication utilisées pour les engagements militaires. En bref, les TIC nous permettent d'échanger des données classifiées, d'avoir une vue d'ensemble et de communiquer avec nos partenaires en mission.

Comment fonctionne, du point de vue de votre équipe, le processus allant de la planification à l'utilisation des moyens TIC au WEF ?

La phase de planification commence, comme pour tout engagement, au sein d'un groupe dit de planification des actions. L'équipe de planification TIC est rattachée à l'état-major du commandement Cyber. C'est très précieux, car cela nous permet d'échanger de manière optimale avec les collègues de l'état-major et de garder une vue d'ensemble de l'engagement. La responsabilité de la manière dont ces moyens sont utilisés incombe à chaque fois au commandement des Opérations.

Notre rôle est de conseiller au mieux le commandement des Opérations sur la manière d'utiliser les moyens TIC. Nous sommes le pivot entre le commandement des Opérations, qui souhaite des prestations de communication, et le commandement cyber et l'état-major de l'armée, qui fournissent ces prestations. A la fin du processus, nous transmettons le plan des moyens TIC engagés au commandement des Opérations, qui met en œuvre ce plan.

Vous êtes particulièrement occupé avant l'engagement subsidiaire ?

Tout à fait. Trois jours avant le début de l'engagement, tout doit être en place, donc les liaisons doivent également être fonctionnelles. Pendant l’engagement, il s'agit de pouvoir réagir rapidement en cas de perturbations et de conseiller les personnes de liaison sur place.

Et où êtes-vous lorsque le plan est ensuite mis en œuvre ?

Pendant l'intervention, nous sommes aussi proches que possible du commandement de l'opération. Ainsi, nous avons à la fois des personnes de liaison auprès des Forces aériennes et des conseillers et conseillères au centre de suivi de la situation du Commandement Cyber. Cela aide à remédier aux perturbations ou à d'autres problèmes sur le terrain.

Que faut-il savoir faire pour faire partie de l'équipe de planification TIC ?

Tout ce que vous voulez ! [rires] Il faut avoir une grande connaissance de tous les systèmes TIC militaires ainsi que des prestations du commandement Cyber. Ces connaissances sont importantes pour pouvoir évaluer si nos concepts d'aide au commandement sont réalisables. Il faut également beaucoup de doigté pour conseiller correctement les différents bénéficiaires de prestations - cela peut aller du jeune officier de milice à l'officier de carrière expérimenté.

Nous apprécions beaucoup la collaboration avec nos partenaires. Comme souvent, la règle est la même ici : « En cas de crise : Connaître les gens ».

Vous travaillez depuis 2002 au sein de l'administration fédérale. Combien d'engagements au WEF avez-vous déjà vécus ?

Cette année, c'est mon 19ème engagement à l’occasion du WEF.

Presque 20 ans ! Qu'est-ce qui a particulièrement changé durant cette période ?

La technologie a beaucoup évolué. D'une part, cela permet beaucoup d'innovation, mais d'autre part, cela rend notre travail plus difficile, car tous les domaines n'ont pas évolué de la même manière. Alors que nous disposons aujourd'hui de systèmes beaucoup plus robustes et rapides pour le traitement des données, ceux-ci doivent en même temps être compatibles avec des systèmes plus anciens qui n'ont pas encore de successeur. Il s'agit par exemple du radar d'aviation mobile de la fin des années 1980, qui continue à fournir des données dans notre image de la situation aérienne.

Et la dernière question : qu'est-ce qui n'a pas changé ?

De mon point de vue, la grande qualité de la collaboration. Que ce soit avec la milice, avec nos partenaires du commandement des Opérations, avec le corps de police et avec d'autres services de l'administration fédérale. Nous aimons travailler avec eux et je tiens à les remercier cette année encore pour leur collaboration !