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InformationsPublié le 19 janvier 2025

CUMINAIVEL | Un binôme gagnant

Derrière le bon fonctionnement de chaque engagement se cachent des personnes plus ou moins exposées aux feux des projecteurs. Le fourrier et le soldat d’exploitation sont des personnages qu’il ne faut pas prendre pour acquis. Cuminaivel a échangé avec le fourrier Ciapponi et le soldat d’exploitation Macsenti au sujet de leurs tâches quotidiennes et de la réalité italophone.

Si la Centrale d’engagement et l’abri de la protection civile sont en ordre, si les repas sont servis à l’heure et si les espaces communs sont propres, on le doit aux soldats d’exploitation. Si les paiements du solde sont effectués dans les temps, si les budgets sont respectés et si les repas sont livrés avec les bonnes quantités, on ne peut que remercier le fourrier. Bryan Ciapponi, carrossier-peintre originaire de Riazzino, et Danilo Macsenti, maçon originaire du Val Poschiavo, s’engagent à fond pour faciliter la vie des militaires employés lors du service d’appui du WEF.

Différents parcours, un seul objectif

Les parcours qui les ont menés jusqu’ici sont très différents. Le soldat Macsenti, qui au début souhaitait être conducteur de machines de chantier, a accompli son école de recrue et son service de soldat dans l’infanterie à Coire. De plus, il a rempli les rôles de traducteur et de remplaçant chef des munitions. Après un premier cour de répétition (CR) à Altdorf, il est désormais devenu une pièce fondamentale du détachement d’exploitation.

Le fourrier Ciapponi a commencé dans l’artillerie, en décrochant d’abord le grade de soldat et ensuite celui de fourrier. Sa carrière l’a mené jusqu’au Kosovo avec le team Swisscoy. « Une expérience enrichissante, qui m’a permis de développer de nombreuses compétences professionnelles et diplomatiques » dit le fourrier Ciapponi.

Défis et succès

Aujourd’hui, le fourrier Ciapponi exerce le rôle de quartier-maître dans le cadre du service d’engagement pendant le WEF. Il est responsable des finances, du paiement des factures et de la solde. De plus, il contrôle que la cuisine répond aux besoins, soit en termes de quantités soit en personnel. « Pour le moment les finances sont sous contrôle, heureusement ! On pourrait par contre améliorer la communication. Mais c’est compliqué car les personnes à contacter se trouvent à différents endroits » explique-t-il.

Le soldat Macsenti rajoute : « Nous sommes une bonne équipe et cela nous donne l’impression que le temps passe plus vite. Nous essayons de faire de notre mieux et l’on profite du temps libre », il raconte ensuite une drôle d’anecdote « Un jour un soldat a pris une saucisse, une Luganighetta, et il a versé de la crème aux Läckerli par dessus, en pensant que c’était une sauce… Quel gâchis ! ».

Barrières linguistiques et culturelles

La complicité entre tessinois et poschiavini est forte, « on se sent liés par la langue italienne et par le fait d’être en minorité » racontent les deux. Bien que leurs connaissances en allemand soient solides, ils ressentent parfois des difficultés au niveau de l’intégration avec les camarades originaires de l’autre côté du Gothard. « L’utilisation du suisse allemand complique l’inclusion. À l’école on nous apprend le Hochdeutsch, qui par contre n’est pas toujours utilisé à l’Armée » explique le fourrier Ciapponi. Malgré ça, ils vivent cette situation comme un défi et une opportunité pour améliorer leurs connaissances linguistiques.

Leçons apprises

À la question sur les valeurs apprises au fil des années de service, le fourrier Ciapponi répond : « L’aide aux camarades et la communication diplomatique. Ensuite, une qualité fondamentale comme la discipline, ainsi que la possibilité de perfectionner les langues nationales ». Le soldat Macsenti rajoute : « Le respect des ordres et des hiérarchies n’est pas un processus évident à assimiler, mais il est nécessaire. La qualité que j’ai le plus amélioré dans ce sens est l’autocontrôle ».