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InformationsPublié le 9 novembre 2017

Retour progressif à la normale à Bondo

Trois millions de mètres cubes de roches se sont détachés le 23 août dernier de la paroi du Piz Cengalo, déclenchant des coulées de boue qui ont détruit d’importantes infrastructures dans la commune de Bondo. Tous les habitants du village ont dû quitter leur domicile. L’armée a aussitôt apporté son aide sur place, ce qui lui vaut aujourd’hui la reconnaissance de la population et des organisations civiles.

Après 52 jours d’évacuation, Bondo a retrouvé ses habitants et le café du village sa clientèle. Le tenancier, Donato Salis, raconte : « Ici, tout le monde loue le travail des soldats. Ils n’ont pas mesuré leurs efforts. La solidarité a été exemplaire. »

Entièrement évacué à la suite de l’éboulement du 23 août, Bondo n’est revenu à la vie que samedi 4 novembre. Les magasins ont rouvert leurs portes et le bistrot se remplit le soir. Les habitants sont heureux de retrouver leur foyer. Le quotidien reprend peu à peu ses droits, même si les traces de la catastrophe restent visibles. « Après plus de deux mois, on est tous de retour et on s’active à remettre notre village en état », explique Ada Salis. « Le soutien de l’armée est épatant. Tous les soldats sont très gentils et serviables. »

Appui de l’armée aux autorités civiles

Dès les premières heures de la catastrophe, la région territoriale 3 s’est mise à la disposition de la cellule de crise communale. Des hélicoptères FLIR équipés de caméras thermiques sont partis immédiatement à la recherche des randonneurs disparus. Les coulées de boue ayant détruit le système d’alarme en cas d’éboulement, l’armée a dépêché huit spécialistes de montagne dans des cabanes alentour pour garder l’œil sur le Piz Cengalo tandis que des spécialistes en transmissions de la formation d’intervention d’aide au commandement installaient un système d’ondes dirigées pour prendre le relais et donner l’alerte si nécessaire. Comme les sapeurs-pompiers locaux manquaient d’eau pour éteindre un éventuel incendie, notamment à cause de la rupture des conduites, la formation d’intervention d’aide en cas de catastrophe a installé en prévention deux grands réservoirs.

Après l’aide d’urgence, la priorité a été donnée au déblaiement et au rétablissement des infrastructures pour que les habitants puissent rentrer chez eux au plus vite. En attendant, des militaires de l’infanterie en service long ont secondé la police cantonale pour boucler le secteur. La formation d’intervention d’aide en cas de catastrophe a construit une route provisoire, laissée à l’état brut à la demande des autorités cantonales, et un pont provisoire d’accès au village parfaitement fonctionnel.

Pour que les travaux de déblaiement puissent se poursuivre de nuit, l’armée a en outre installé en quelques heures un éclairage suffisant pour 30 000 m2.

« Les militaires ont fait un travail impressionnant », applaudit Bruno Clalüna, dont la menuiserie a beaucoup souffert. « On est tous tellement contents de revenir au village et de pouvoir participer à sa reconstruction. »

Une collaboration idéale

Le commandant de bataillon du commandement des militaires en service long de l’infanterie 14, le lieutenant-colonel EMG Thomas Plüss, se réjouit de la collaboration impeccable avec les autorités, avec la cellule de crise communale et avec les habitants : « Les troupes étaient particulièrement motivées. Chaque militaire engagé était conscient de l’importance de la tâche et de l’aspect symbolique de sa présence sur place. Ils se sont tous donnés à fond. » Etant donné que l'actuelle compagnie 104-1 de la Formation d’intervention en cas de catastrophe dispose d'un effectif assez réduit, il a fallu créer des détachements ad hoc qui se remplacent à plusieurs reprises pendant toute la durée de cette mission.  Selon le Colonel d’Etat-major général Daniel Reimann, Commandant de la Formation d’intervention en cas de catastrophe, « le plus grand défi de cette mission à Bondo était le déplacement des machines de construction sur le col du Maloja, que nous n'avons pas pu assurer avec nos propres moyens. Pour cela nous avons été activement soutenus par la commune et les entreprises civiles.» Pour les militaires, c’était une évidence, la situation exigeait de s’investir au maximum et certains prolongeaient même leur temps de travail bénévolement.

La communication, un élément-clé

La transmission des informations est cruciale dans les situations d’urgence et permet de mieux faire comprendre les décisions prises par les responsables. Au-delà des médias, il s’agissait surtout, pour la cellule de crise mise en place par la commune, d’informer rapidement et correctement les citoyens, y compris sans accès à Internet. Divers canaux ont été utilisés en parallèle dans ce but : des communiqués de presse placardés au tableau d’affichage, des annonces sur les différents médias sociaux et des séances d’information régulières. Les villageois ont pu ainsi s’adresser directement à la présidente de la commune et aux autres membres de la cellule de crise. Christian Gartmann, qui était responsable de la communication, explique l’importance de ce canal direct : « La population pouvait poser ses questions directement, à l’abri des médias. Ses soucis, ses doutes, ses objections ont été pris au sérieux. Tout le soutien possible a été fourni. »

Bondo ressemble désormais à une ruche. Les yeux humides, un habitant, Bruno Hoffmeister observe : « On revient petit à petit à la normale. L’armée a fourni un énorme travail. Je ressens, on ressent tous, une profonde gratitude pour ce que les militaires ont fait, jour et nuit, sans répit. »