Rapport annuel de SWISSINT
Le 15 décembre 2023, le Centre de compétences SWISSINT a tenu son rapport annuel à Stans-Oberdorf. Célébrant le 70e anniversaire de la promotion militaire de la paix, et l’engagement de l’Armée suisse dans la péninsule coréenne, cet événement a mis en lumière la Commission de supervision des nations neutres (CSNN). Le colonel EMG Christoph Fehr, commandant de SWISSINT, a saisi l’occasion pour décrire les défis que la promotion de la paix doit relever face à la dégradation de la situation sécuritaire dans le monde entier.
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Le colonel EMG Christoph Fehr a pris le commandement du Centre de compétences SWISSINT le 1er juillet 2023. Au cours du rapport annuel, il est revenu sur les mois écoulés ainsi que sur les événements marquants pour SWISSINT et dans les zones d’engagement. Il a ensuite passé en revue les défis attendus en 2024. Invité, le commandant de corps Michaud, chef du commandement des Opérations, a quant à lui présenté le point de vue de l’échelon supérieur de SWISSINT sur l’avenir de la promotion militaire de la paix.
La Corée en point de mire
Il y a 70 ans, l’Armée suisse entamait sa mission de promotion militaire de la paix avec la signature, le 27 juillet 1953, de l’accord d’armistice entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le rapport annuel 2023 a mis en lumière l’engagement de la CSNN dans ce contexte. Le lieutenant (libéré du service) Clemens Sager, qui, en 1955, fut parmi les premiers soldats suisses stationnés en Corée, a ainsi partagé par vidéo interposée les détails de son périple de 14 jours pour rejoindre la zone d’engagement et les expériences réalisées au cours de la mission. Michael Bosack, secrétaire adjoint de la Commission d’armistice militaire du Commandement des Nations unies (UNCMAC), a ensuite résumé la situation actuelle en Corée et en Asie du Sud-est. Ce tour d’horizon a été complété par un exposé du divisionnaire Ivo Burgener, chef de la délégation suisse de la CSNN, sur les activités en cours et les défis auxquels est confrontée la mission.
Détérioration de la sécurité mondiale
L’année 2023 a été marquée par de nombreuses complications dans les zones d’engagement. Le colonel EMG Fehr a relevé que les tensions accrues dans presque toutes les régions d’intervention, que ce soit entre les parties en conflit ou visant directement les missions onusiennes sur place, représentaient l’un des défis majeurs de la promotion militaire de la paix. L’année a ainsi débuté par des manifestations et exactions dans le nord du Kosovo. Des incidents ont éclaté à plusieurs reprises dans cette région, avec en point d’orgue les manifestations de fin mai : en 20 ans de présence de la KFOR, jamais d’attaques aussi violentes n’avaient été déplorées, causant de nombreux blessés des deux côtés.
La situation sur le continent africain a elle aussi été particulièrement instable : en avril, de violents conflits ont éclaté au Soudan entre les forces régulières et un groupement paramilitaire, qui se poursuivent. Au Mali, le gouvernement de transition a exigé en milieu d’année le retrait dans les plus brefs délais des troupes de l’ONU, qui auront quitté la zone d’ici fin décembre, ce qui implique la fin de la participation de l’Armée suisse à la MINUSMA. En République démocratique du Congo également, la population civile a manifesté régulièrement contre la présence de la MONUSCO, ce qui a conduit à une dégradation de la situation sécuritaire.
Au quotidien, les officiers suisses de l’UNTSO doivent également gérer de nouveaux risques sécuritaires suite aux attaques du Hamas contre Israël et à l’offensive terrestre menée en représailles par Tsahal dans la bande de Gaza. Dans le même temps, la situation à la frontière avec le Liban s’est aggravée suite à des attaques du Hezbollah et aux réactions israéliennes. L’année 2023 touche ainsi à son terme, sans que les nombreux défis qu’il a fallu relever ne prennent fin avec elle, de sorte qu’ils resteront marquants en 2024.
