Le bataillon mécanisé s’exerce à l’attaque et à la défense en terrain bâti
Le bataillon mécanisé 14 a entrainé mi-mai une situation de crise dans différentes localités de Thurgovie. Pas moins de 600 soldats et 60 véhicules étaient engagés pour mettre la théorie en pratique sur le terrain. Cet exercice d'ensemble de trois jours, appelé NEPTUN, a exigé beaucoup de la part des participants.
16.05.2018 | Communication Défense

Un char de grenadiers 2000 avance prudemment dans une gravière, un autre le suit de près. En tout, quatre chars traversent le décor gris. Auparavant, des grenadiers de chars débarqués avaient attaqué et anéanti l’adversaire fictif sur un autre axe d’invasion. Quatre chars de combat Léopard 2 avaient posé une plateforme de feu pour la protection des grenadiers. Un exercice parmi d’autres que les militaires du bat méc 14 ont effectué en plusieurs lieux du canton de Thurgovie dans le cadre de leur cours de répétition, et qui leur a permis de s’exercer concrètement à l’attaque et à la défense en zone bâtie.
L’installation d’exercice était conçue de telle sorte que les unités participantes passent à l’attaque après une marche mécanisée sur deux axes, de Frauenfeld vers l’est. Des exercices de compagnie renforcée (clusters) avaient été préparés à leur intention sur plusieurs zones de tension : dans la gravière de Bürglen, sur le parcours dʼessai Mowag à Bürglen, au dépôt de carburant d’Häggenschwil, sur la place de tir de Bernhardzell et sur la place d’armes de Frauenfeld. Environ six cents soldats, une soixantaine de véhicules à chenilles et de nombreux véhicules à pneus étaient engagés pendant l’exercice dans le secteur Bronschhofen – Weinfelden – Amriswil – Frauenfeld.
Application des acquis dans des conditions différentes
Le brigadier Willy Brülisauer, directeur d’exercice et commandant de la brigade mécanisée 11, précise que les soldats et les officiers s’étaient exercé au préalable aux comportements standards sur les places de tir pour blindés. « Ils appliquent maintenant ce qu’ils ont appris, mais sur un terrain inhabituel pour eux. » Il est important que l’armée s’exerce à l’engagement non seulement sur des places de tir à l’écart mais aussi en zone habitée. C’est pourquoi une partie des exercices avait délibérément lieu dans un environnement civil. Le deuxième jour de l’exercice, les commandants de compagnie devaient particulièrement tenir compte des propriétaires de chiens et des promeneurs présents sur l’Allmend à Frauenfeld pendant l’attaque menée avec leurs chars de combat et chars de grenadiers à travers la zone en question.
L’exercice organisé au dépôt de carburant d’Häggenschwil avait lieu à proximité immédiate d’une habitation et d’une ferme. Les chars de grenadiers et les véhicules tout-terrain sont passés prudemment sur le grand champ qui longe les bâtiments. Un char de grenadiers s’est arrêté brièvement devant la maison pendant que les soldats ratissaient le terrain à la recherche de l’adversaire. Une fois de plus, un exercice qui a lieu entre des maisons est plus exigeant pour les responsables qu’un exercice en terrain découvert.
Une conclusion entièrement positive
Les réactions de la population à la présence de l’armée sont positives, dit Marc Ramel, chef de la communication de la brigade mécanisée 11. Il remercie d’ailleurs la population, car malgré deux exercices militaires d’envergure qui ont eu lieu de manière très rapprochée et dans la même région, la troupe a été bien acceptée. Comme toujours, la Thurgovie, canton parrain du bataillon, s’est révélée accueillante pour l’armée. Il faut dire aussi que l’exercice était le fruit d’une préparation longue et minutieuse. Les responsables avaient averti la population du trafic supplémentaire que le passage des chars et des autres véhicules allait occasionner et les collaborateurs du Centre de dommages du DDPS étaient sur place pour se faire une idée de la situation et donner des renseignements si jamais les exercices venaient à soulever des interrogations dans la population.
Le bilan est plus que positif, souligne Marc Ramel : « Les militaires ont pu s’entraîner. Vu le nombre de militaires en route en même temps avec des véhicules lourds, il est réjouissant de constater que nous n’avons eu pour ainsi dire aucun dommage à déplorer. Cela témoigne de la prudence dont font preuve les cadres, la troupe et chaque conducteur. » Même s’il y a un potentiel d’amélioration ici ou là, les responsables ont pu tirer des enseignements qui seront appliqués lors des prochains cours de répétition.