“HEADMEETING (+)” 2021 de la brigade mécanisée 1
Le headmeeting de la brigade mécanisée 1 a eu lieu le 14 janvier sur la place d’armes de Bière, en présence d’une cinquantaine d’officiers supérieurs, dans le plus strict respect des mesures sanitaires !
27.01.2021 | Br méc 1

C’est dans une ambiance tout à la fois rouge et grise que les cadres supérieurs de la brigade mécanisée se sont retrouvés le 14 janvier 2021.
Rouge, car le cadre de ce “HEADMEETING (+)” était celui de la place d’armes de Bière, « chef-lieu de l’artillerie de ce pays », pour reprendre les termes du commandant de brigade, le br Mathias Tüscher.
Grise, car une pluie fine et froide s’abattait sur le Pied du Jura vaudois ce jeudi-là, après les abondantes chutes de neige des jours précédents.
Le moral n’en paraissait pas pour autant affecté, à l’heure de se retrouver entre camarades, dans le plus strict respect des mesures sanitaires, masqués et physiquement distants, évidemment !

La cinquantaine d’officiers supérieurs et quelques invités ont, à cette occasion et comme chaque année, écouté attentivement le br Tüscher. En effet, « la parole n’est pas parole parce qu’elle est prononcée. Elle est parole parce qu’elle est entendue », a rappelé le commandant, citant un proverbe africain.
Des remerciements ont, en préambule, été adressés à tous les membres de la brigade, qui ont su montrer une grande capacité d’adaptation durant l’année écoulée, où la planification a été (très) chamboulée !
Revenant sur les points les plus forts de 2020, notamment la votation populaire de septembre relative à Air2030, le coronavirus et les tensions géopolitiques, le br Tüscher a rappelé la nécessité d’analyser les situations, aussi graves soient-elles, avec objectivité et sans idéologie, et insisté sur le rôle, parfois trop vite oublié d’une partie de nos concitoyens, que l’Armée a – et doit continuer à remplir – pour protéger notre pays et sa population.
« Il n’y a que neuf repas entre l’humanité et l’anarchie », disait Alfred Henry Lewis, en 1906. Alors que les planifications et exercices relatifs à des pandémies étaient souvent raillés par l’opinion publique ces dernières années, les ruées dans les supermarchés à mi-mars et les masques, commandés mais bloqués dans des pays voisins, en avril sont les deux exemples les plus flagrants de situations montrant l’importance de pouvoir réagir rapidement et avec des moyens suffisants en cas de crise pour éviter le chaos.

Débutant par des remerciements au col EMG Vautravers et des félicitations au col EMG Rey, commandants en second respectivement sortant et entrant, les perspectives 2021 ont mis en lumière “RHODANUS”, prévu en octobre et dont la planification, au demeurant fort complexe, laisse présager un exercice tout à fait passionnant. Pour les différents corps de troupe, la planification des services a été passée en revue, en espérant évidemment qu’elle soit plus tenable que durant l’année écoulée.
Les participants ont ensuite sorti stylo et papier pour prendre note des directives 2021 du commandant, parmi lesquelles on notera en particulier les suivantes.
Il s’agit tout d’abord, pour chaque commandant, de se montrer persuasif dans le recrutement de certaines fonctions, notamment dans le DBC 2, chez les officiers d’appui de feu ou les spécialistes NBC, où les vocations manquent cruellement pour assurer la relève. Les commandants de corps de troupe et d’unité doivent également mieux s’assurer que les fonctions-clés (chefs de section, chefs de cuisine, chefs matériel, …) soient garanties durant leurs services d’instruction. Le cas échéant, ils doivent tirer le signal d’alarme à temps !
La rédaction des ordres n’appartient pas au commandant. Elle doit être la tâche des membres de son état-major, le commandant les contrôlant et les validant ensuite.
Une certaine créativité est de mise dans la conception des exercices, de manière à ce qu’ils apparaissent réalistes et soient, par conséquent, utiles et intéressants, plutôt que de répéter pour la trente-sixième fois ceux pratiqués depuis l’école de recrues… L’instruction NBC doit également être revalorisée et plus fréquente.
Il y a aussi lieu que les cadres disposent d’un PIR pour parer au pire. Entendez : qu’ils disposent d’un « Plan d’Instruction de Rechange » pour parer aux mauvaises conditions météorologiques. Attendre passivement que le brouillard se dissipe n’est pas une variante !
Au niveau logistique, les contrôles d’hygiène doivent notamment être renforcés dans le domaine des cuisines.
En termes de conduite, la discipline et la hiérarchie sont intangibles. Le respect de la voie hiérarchie en fait clairement partie. Cela ne doit pas pour autant faire oublier l’indispensable camaraderie. De la même manière, la prévention, fondamentale, ne doit pas laisser sa place à la précaution permanente, qui finit par tout inhiber.
Avec le contexte actuel, il y a donc du pain sur la planche pour la brigade. « Dire, ça fait rire. Faire, ça faire taire. » Voilà qui doit marquer les prochains mois de la Une !
L’innovation dans l’armée se doit d’être permanente. Le projet d’une boutique en ligne – que les plus anglophiles appelleront « webshop » – pour l’équipement personnel des militaires, en cours de développement, pourrait concerner à relativement court terme les cadres supérieurs de la brigade dans le cadre d’une phase d’essai. Une présentation en a été faite par Marc Humbert-Droz, du centre logistique de Grolley et le maj EMG Michael Savolainen.
S’en est suivie une brève présentation de “RHODANUS” par le col EMG Christophe Buache, chef de projet, qui n’a évidemment pas dévoilé ce qui attendra les trois corps de troupe concernés, mais aura permis un appel à volontaires pour fonctionner comme arbitre durant ce point fort de l’année 2021. Une belle expérience en perspective ; avis aux intéressés, officiers d’état-major, si possible anciens commandants d’unité, qui s’adresseront, par la voie hiérarchique, au chef régie, le maj EMG Jean Garnier.

Le cap aum Vincent Guyaz, aumônier de la brigade, a ensuite pris la parole, comme chaque année, pour un In memoriam en hommage à tous ceux qui servent et qui sont disparus récemment. « Les mages, c’est comme les commandants… » a-t-il ensuite expliqué. En effet, les uns comme les autres sont capables de suivre une étoile qui n’est pas la leur ; les uns comme les autres savent aussi lire les événements d’aujourd’hui avec les outils de la tradition ; les uns comme les autres savent enfin affronter le mystère de la mort.
Ouvrir son regard et son esprit, en ne reniant pas ce qui est connu, mais sans s’y enfermer et sans occulter ce qui est inquiétant ou inconnu : tel est le souhait du cap aum Guyaz aux membres de la brigade.

Pour clore la partie officielle, les laudationes ont salué celle et celui qui quittaient leur fonction de commandement : la lt col EMG Christine Hug, commandant sortant du bataillon de chars 12 et le col EMG Vautravers, « incarnation du chariste réglementaire » selon les termes du commandant de brigade, commandant en second de 2018 à 2020, en rappelant son attachement fétiche au « 17 », sous toutes ses déclinaisons, y compris pour le nombre de ses années de service dans la brigade !
Rendez-vous est donné, pour un rapport que tous espèrent plus traditionnel, le 9 décembre prochain, à Genève ou Thoune.
Plus d'informations
Texte : of spéc (maj) Marc Arlettaz
Photos : of spéc (maj) Roman Schmitz
Mise en page : of instr (maj) Harley Anderegg