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Une passerelle entre deux fronts

Une passerelle dans le canton du Jura relie la Suisse et la France. Pendant la Première Guerre mondiale, c’est à cet endroit que les armées de trois États se faisaient face. Des soldats du bataillon du génie 2, mandatés par une association historique, ont récemment restauré cette passerelle.

07.09.2020 | Communication Défense, Fahrettin Calislar

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Quelques mètres de long seulement, mais quelle valeur symbolique : la passerelle franchissant La Largue, la rivière marquant la frontière. (Photos: VBS/DDPS)

La Largue, près de Bonfol dans le Jura, est une rivière marquant la frontière entre la Suisse et la France. Elle délimite l’extrémité sud du front Ouest, sur lequel soldats français et allemands se sont fait face durant la Grande Guerre. Sur la rive gauche, des militaires de la Suisse neutre s’étaient retranchés dans des positions protégées pour défendre la liberté de notre pays. Aujourd’hui, à proximité de la borne-frontière 111, on trouve une passerelle en bois, entièrement restaurée, qui rappelle cette période.

Emprunter la passerelle devenait dangereux

Pour suivre un sentier didactique retraçant les événements historiques évoqués précédemment, il faut emprunter la passerelle. L’Association des Amis du « kilomètre zéro » du front Ouest (1914-1918) et la commune de Bonfol s’occupent de son entretien. En 2012 déjà, l’armée avait aménagé 300 mètres du sentier, reconstruit à l’identique un poste d’observation suisse sur la base de plans historiques et monté une passerelle en bois devant servir de passage. Cependant, ladite passerelle a été construite en bois non traité et a pourri rapidement. Hervé de Weck, vice-président de l’association, historien militaire et colonel à la retraite, a demandé urgemment son remplacement pour garantir la sécurité des randonneurs. L’association et la commune ont donc une nouvelle fois sollicité l’aide de l’armée.

Bataillon du génie au travail

C’est pourquoi, à la mi-août, quinze soldats du bataillon du génie 2 étaient au travail avec de solides engins de chantier. Leur mission : démonter et éliminer les éléments de l’ancienne passerelle, puis préparer et monter la nouvelle construction. Comme l’a souligné M. de Weck, l’appui de l’armée a été d’une grande aide pour l’association et la commune, et les soldats ont extrêmement bien travaillé.

Seule l’armée pouvait effectuer ces travaux à un coût supportable. Elle n’a cependant pas représenté une concurrence pour les artisans locaux – une condition sine qua non pour l’appui à des autorités et organisations civiles avec des moyens militaires –, ce qu’a confirmé le représentant des entrepreneurs cantonaux.

Du sel pour conserver le bois

La nouvelle passerelle est aussi en bois, mais elle est construite sur des pieux en métal plus solides que ceux de la précédente. Traitée cette fois avec du sel, elle devrait durer les quinze prochaines années.

Les passionnés d’histoire peuvent à nouveau emprunter le sentier didactique en toute sécurité et se renseigner sur le « kilomètre zéro » du front Ouest, grâce à une association locale de passionnés d’histoire et à l’appui constructif – au propre comme au figuré – de l’armée, qui s’efforce de préserver son histoire.

Le sentier à partir du « kilomètre zéro »

Lors de la Grande Guerre, une langue de terre suisse séparait la France de l’Alsace, alors allemande. Il s’agit du site du Largin, qui se trouve sur la commune jurassienne de Bonfol. Les tranchées françaises et allemandes du front Ouest débutaient ici, à 250 mètres l’une de l’autre, et se terminaient 750 kilomètres plus au nord, à Ostende en Belgique. La limite sud touchait la Suisse, un territoire neutre en direction duquel les deux camps ne pouvaient pas tirer. Un sentier didactique long de 7,5 kilomètres avec des panneaux explicatifs débute au « kilomètre zéro », à proximité de la borne-frontière 111. Une association s’occupe du sentier : elle s’est donnée pour objectif de l’entretenir et de promouvoir ces lieux chargés d’histoire en faisant notamment restaurer et sécuriser plusieurs fortins bétonnés qui sont accessibles gratuitement.

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