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«La Suisse a besoin de nouveaux avions de combat pour être en mesure de protéger sa population»

La Suisse doit être prête à réagir en toute situation, c’est ce qu’a confirmé la conseillère fédérale Viola Amherd lors de la séance d’information de la Société des officiers des Forces aériennes AVIA. À cette occasion, elle a présenté les arguments du Conseil fédéral et répondu aux questions critiques concernant la votation populaire du 27 septembre prochain sur l'arrêté fédéral relatif à l’acquisition de nouveaux avions de combat.

28.08.2020 | Communication Défense

La conseillère fédérale Viola Amherd rappelle qu’aucun pays neutre en Europe ne renonce à ses forces aériennes. ©VBS/DDPS, photo : Claudia Hofer

Le symposium de l’AVIA s’est tenu le 22 août 2020 à Emmen. Lors de cette séance d’information sur l’arrêté fédéral relatif à l’acquisition de nouveaux avions de combat qui sera soumis en votation populaire le 27 septembre prochain, la conseillère fédérale Viola Amherd aurait pu se contenter de déclarer : « La Suisse a besoin de nouveaux avions de combat pour être en mesure de protéger sa population. » Son message aurait ainsi été des plus limpides, sans pour autant mettre fin aux débats.

Les élues présentes, comme la conseillère nationale PS Priska Seiler Graf, n’ont rien à reprocher aux Forces aériennes suisses, mais s’insurgent simplement contre les coûts dudit projet, qu’elles jugent excessifs. La variante proposée par le PS, qui souhaite acheter les avions d’entraînement M-346 produits par l’entreprise italienne Leonardo, n’entre pas, pour Viola Amherd, dans le champ des possibles : « Parmi les pays qui exploitent ces avions, aucun ne les utilise pour le service de police aérienne ou pour la défense aérienne, pas même l’Italie. »

Du matériel de guerre pour le service de police aérienne ?

La question se pose effectivement : pourquoi avons-nous besoin d’avions de combat pour effectuer un « simple » service de police aérienne ? La conseillère fédérale Viola Amherd peut aisément en expliquer la raison : il ne faut pas oublier que les Forces aériennes suisses ont une mission globale et qu’elles doivent assurer la protection de tout l’espace aérien au-dessus de notre pays.

Même en se limitant à assurer un service de police aérienne, il est clair que des appareils comme les hélicoptères et les drones ne suffisent pas ; les avions de combat légers non plus, car ils ne sont pas assez rapides, n’atteignent pas l’altitude requise et manquent de puissance. Toutes ces alternatives ont été examinées en détail par l’armée ; elles se révèlent inadaptées, conclut Viola Amherd.

Situations prévisibles et imprévisibles

Par ailleurs, la Suisse a besoin de forces aériennes crédibles pour pouvoir faire face en cas de surprise stratégique. Viola Amherd dit à ce propos : « Il y a six mois, personne n’aurait pu prévoir que le Conseil fédéral en viendrait à déclarer l’état de situation extraordinaire selon la loi sur les épidémies. La pandémie nous a montré que les menaces sont diverses et variées. En outre, les nouvelles menaces auxquelles nous sommes confrontés ne remplacent pas les dangers que nous connaissons déjà, mais viennent plutôt s’y ajouter. » Pour rester dans ce thème d’actualité qu’est la crise du coronavirus, la conseillère fédérale explique qu’il est urgent d’acheter de nouveaux avions de combat : « Le Conseil fédéral est parvenu à renflouer les stocks de masques de protection assez rapidement, mais l’achat d’avions de combat est un processus qui dure plusieurs années et ne peut être réglé en quelques mois seulement. »

Moyens de défense aérienne renouvelés dans le monde entier

Ce n’est pas un hasard si de nombreux États européens possèdent des avions de combat modernes ou entendent en acquérir prochainement. Il s’agit en l’occurrence de pays dont la situation est comparable à celle de la Suisse, comme la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas ou la Belgique : tous visent à renouveler leurs moyens de défense aérienne. La Grande-Bretagne, l’Italie et l’Allemagne volent déjà avec leurs nouveaux avions de combat, agrandissant ainsi leur flotte. Viola Amherd rappelle qu’aucun pays neutre en Europe ne renonce à ses forces aériennes ; pour elle, la Suisse ne doit pas devenir une exception dans ce domaine.


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