«Nous voulions partir au combat aussi vite que possible!»
Depuis mercredi 19 juillet 2017, les Forces aériennes suisses luttent contre les importants feux de forêt qui ravagent la côte Adriatique du Monténégro. Le premier hélicoptère à survoler les foyers d’incendie était le Super Puma suisse habituellement déployé au profit de la KFOR au Kosovo. Le premier-lieutenant Clemens Jauch, copilote de cette machine, évoque pour nous cet engagement imprévu.
Depuis mercredi après-midi 19 juillet, un hélicoptère de type Super Puma de l’Armée suisse est engagé au Monténégro. Le plt Clemens Jauch et son commandant de bord ont effectué leurs premiers largages d’eau en amont d’un village menacé par les flammes. « Là-bas, nous avons combattu un tapis de feu qui bordait le village », nous explique le pilote militaire de 27 ans. Durant la journée de jeudi, les deux pilotes ont effectué 77 rotations avec leur Super Puma, larguant à chaque fois deux tonnes d’eau sur les forêts surplombant la baie de Kotor, soit quelque 150 000 litres d’eau au total. « La végétation est si desséchée à cet endroit qu’il nous faut prendre toutes les précautions. Même s’il ne s’élève plus que de la vapeur d’eau après un largage, nous n’hésitons pas à larguer à nouveau au même endroit » précise le plt Jauch. L’hélicoptère suisse est engagé dans des endroits inaccessibles, là où les largages d’eau doivent être précis. Et le plt Jauch d’ajouter « C’est la grande force de l’hélicoptère par rapport aux pompiers ou aux avions bombardiers d’eau de type Canadair ».
La chaleur et la fumée compliquent les choses
Les deux pilotes veillent à approcher vent dans le dos les foyers d’incendie. « Nous avons ainsi une meilleure visibilité et nos turbomoteurs ingèrent beaucoup moins de fumées ». Il faut aussi compter avec des températures élevées. Par 35 degrés Celsius, les deux pilotes se relayent aux commandes tous les six largages. « Lors de tels engagements, la concentration doit toujours être au maximum. L’un des grands défis est l’avitaillement en eau, en mer. Nous devons alors voler avec beaucoup de précision au-dessus d’une surface d’eau agitée, afin que le bambi bucket (récipient souple d’avitaillement en eau) plonge bien droit. » Particularité de cet engagement : Kotor étant très prisée des touristes, il a fallu composer avec la forte densité de bateaux sillonnant la baie.
Une population reconnaissante
« Dès notre arrivée au Monténégro, nous avons voulu partir au combat aussi vite que possible ! » Une vague de sympathie populaire s’est abattue sur les pilotes et les mécaniciens. « Nous avons fait partie de l’avant-garde du soutien international demandé par le Monténégro ». Les longues heures d’engagement n’ont pas eu raison de la très grande motivation à combattre le feu. Le plt Jauch précise d’ailleurs : « Lorsque nous combattons les flammes, nous voulons être efficaces aussi longtemps que nécessaire ! » Ainsi passent les longues heures dans un cockpit chauffé à blanc.






