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InformationsPublié le 14 septembre 2017

Liaisons indispensables pour Bondo

Les spécialistes de l’armée et de la protection civile travaillent activement pour garantir la sécurité de la commune de Bondo. Les dangers qui subsistent au Val Bondasca empêchent encore l’ouverture de grands chantiers. Pour l’instant, la surveillance du secteur ainsi que la planification des ressources et des travaux d’aménagement ont la priorité. Le chef du Département de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), le Conseiller fédéral Guy Parmelin, a lui aussi rendu visite aux autorités locales et aux soldats de milice engagés au Val Bregaglia.

Les personnes évacuées des communes de Bondo, de Sottoponte et de Spino sont au nombre de 150. Trois semaines après l’éboulement qui a eu lieu à Bregaglia, les dangers qui menacent encore le fond de la vallée sont toujours sous surveillance. L’état-major de crise de la commune, avec le soutien des autorités cantonales et fédérales, travaille d’arrache-pied à planifier le réaménagement de la région, durement touchée le 25 août dernier. Entre temps, la surveillance, la viabilité et le rétablissement des services de base (électricité, eau et télécommunications) demeurent prioritaires.

Pendant son cours de répétition avec le groupe de spécialistes de montagne 1, le soldat Gregor Fischer passe une semaine avec un autre camarade au poste d’observation de la capanna Sciora (à une altitude de 2120 m). « Notre tâche principale est de repérer et d’annoncer les éventuels éboulements afin que toute personne se trouvant en aval puisse se mettre à l’abri. Il s’agit d’un travail tranquille, mais essentiel pour compléter le système d’alarme électronique. »

Les éboulements ultérieurs ont non seulement endommagé les conduites d’eau et d’électricité, mais aussi le réseau de télécommunications. C’est pourquoi, l’après-midi du 1er septembre, les autorités grisonnes ont demandé l’installation urgente de liaisons militaires.

« Nous avons immédiatement informé la troupe et annulé le congé prévu pour cet après-midi-là. L’analyse de la tâche, la disponibilité du matériel technique et personnel ainsi que la planification du long déplacement étaient prioritaires », raconte le colonel Dominik Brasser, responsable de la disponibilité de l’aide à la conduite à la brigade 41. « L’engagement a été confirmé à 19h et, le samedi à 10h, nous étions à Bondo. A 16h55, tout le matériel était fonctionnel et connecté : les caméras, les radars qui observent les éboulements et les capteurs qui mesurent le niveau d’eau. Les cadres ont assuré une conduite impeccable. »

Quatorze jours après la catastrophe, le lieutenant Basil Amrein, responsable des trois emplacements de la compagnie d’aide à la conduite 104, nous présente un premier bilan : « Nous avons dû renoncer à notre week-end de congé, mais nous sommes tous très motivés. Nous sommes heureux de fournir une prestation essentielle pour la sécurité de la vallée. Grâce à une sorte de réseau Internet militaire, nous garantissons la transmission des données utiles à la surveillance et à l’alerte. Chaque jour, les habitants nous témoignent leur reconnaissance. La météo nous a jusqu’ici aidés à accomplir notre travail, de jour comme de nuit, en plein air et en montagne. Mais le froid a fait son apparition, nous obligeant à adapter notre équipement. »

« Tout le monde est content de vivre un engagement réel et d’aider le pays », explique le sergent Micha Tinisch, responsable de la centrale télématique installée dans le village. « Depuis le 2 septembre, nous gérons et surveillons sans interruption le système de transmission. Et tout fonctionne bien. La collaboration avec les partenaires civils, les spécialistes du système d’alarme et la protection civile est très bonne. »

Un détachement de la compagnie de protection civile de la vallée de l’Albula, sous la conduite du major Gion Carla Dosch, a même été engagé à Bondo : « Il suffit de regarder autour de soi : la situation est difficile et affligeante. Elle est surtout terrible pour les habitants, qui ne peuvent accéder à leurs maisons privées d’eau et d’électricité que de jour, en vitesse. Nous sommes formés pour leur apporter de l’aide. Pour l’instant, nous sommes surtout engagés à contrôler les accès à la zone. Nous pourrions en faire davantage, mais les dangers qui sont toujours présents nous en empêchent. Trois fois par jour, nous assurons la subsistance aux quelque 90 personnes engagées. »

Le Conseiller fédéral Guy Parmelin a été très impressionné par l’ampleur de la catastrophe naturelle, la complexité du travail de coordination entre toutes les instances impliquées et la motivation des spécialistes militaires déployés. En présence du Conseiller d’Etat grison Christian Rathgeb, il a rencontré les autorités locales. Tout le monde s’accorde à dire que le défi principal à relever est de bien synchroniser le travail entre les divers échelons – commune, canton et Confédération – sur la durée. A l’initiative de Madame Anna Giacometti, maire de Bregaglia, les hauts représentants de la Confédération et des cantons ont enfilé la veste bleue avec le logo « Bondo per amore » pour rencontrer la presse. Cette veste sera mise en vente pour soutenir la population touchée par la catastrophe.