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InformationsPublié le 31 août 2023

À la fois Inaperçus et inaudibles, les mini-drones changent la donne pour l’infanterie

Avec trois types différents de drones, l’infanterie acquiert de l’expérience auprès de la troupe dans le domaine de la surveillance et de l’exploration. À cet effet, l’adjudant d’état-major Manuel Bangerter et son équipe instruisent les militaires en question :« Le drone est le prolongement de nos yeux. Il regarde pour nous là où il nous est impossible de voir ».

Actuellement, on se trouve dans une phase intermédiaire d’acquisition d’expérience suite au projet d’achat « Mini-drones de l’Armée suisse ». Le projet a été lancé en 2015 parce qu’il est apparu clairement que les troupes au sol avaient une lacune en matière de capacités. En effet, les moyens de reconnaissance aérienne existants n’étaient pas à la disposition des chefs de groupe et des commandants de compagnie. Les mini-drones se prêtent parfaitement à la transmission rapide et invisible d’informations depuis les airs.

Essai avec divers types de drones

Quatre types de drones ont été définis dans le cadre d’une évaluation : nanocopter ; quadcopter équipé d’une perche ou COTS (commercial off-the-shelf) et son équivalent militaire MOTS (military off-the-shelf), ainsi que l’avion grand. Actuellement, 19 BLACK HORNET, 74 ANAFI, 7 INDAGO et 3 ORBITER sont utilisés dans le but d’acquérir de l’expérience. Les drones sont désormais ponctuellement à la disposition de corps de troupe de l’infanterie. Les ORBITER sont actuellement pilotés uniquement par du personnel professionnel du commandement des Forces spéciales et de la Formation d’application des blindés et de l’artillerie.

De l’apprenti au formateur

L’adjudant d’état-major Manuel Bangerter est chef du domaine spécialisé Systèmes de conduite et chef de la flotte des quadcopters. C’est tout à fait par hasard que M. Bangerter a commencé à s’intéresser aux drones. En 2019, il a pu suivre une formation complète à ce sujet auprès de l’industrie. Aujourd’hui, il rédige les programmes d’enseignement et forme lui-même des membres de l’armée, avec le soutien d’environ soixante-dix militaires de carrière, qui sont désormais également des pilotes de drones confirmés. « Chez nous, il ne s’agit pas d’occuper les premières places dans les compétitions de drones. Le drone, ou plutôt la caméra qu’il transporte, est un moyen d’atteindre un objectif.

Un moyen d’atteindre son objectif

« Le drone est le prolongement de nos yeux. Il regarde pour nous là où il nous est impossible de voir », explique l’adjudant d’état-major. La mission en situation normale consiste à surveiller. Si cette dernière devient plus critique, les exigences augmentent. La reconnaissance aérienne exige de passer inaperçu et de ne pas être entendu. Le pilote de drone peut se faire une idée précise de la situation à une distance de 4000 à 5000 mètres grâce au mini-drone. L’instruction auprès de l’armée est très convoitée. Dans le cadre de ses formations, M. Bangerter rencontre de plus en plus souvent de militaires qui, à titre privé, disposent déjà d’une licence de drone. Ce qu’ils apprennent en plus avec lui, c’est le vol tactique pour la reconnaissance aérienne.

Le mini-drone ANAFI en est à ses débuts

En 2021, les premières expériences avec des mini-drones ont été réalisées. ANAFI, un modèle civil, est le système de départ dans la carrière d’un futur ou d’une future pilote de drone. La formation de deux jours porte également sur les aspects juridiques tels que la législation sur l’aviation, la protection des données et les prescriptions de sécurité, ainsi que les connaissances météorologiques et les compétences en matière de maintenance. Ce savoir fondamental sert de base pour une utilisation conforme d’un point de vue légal.

L’étape suivante consiste à apprendre à se servir du mini-drone INDAGO et à se former dans la pratique pendant deux jours. Puis, l’instruction se poursuit avec un plus petit mini-drone. Les militaires apprennent pendant deux jours supplémentaires à piloter le nanocopter BLACK HORNET.

Utilisation ponctuelle en vue d’acquérir de l’expérience

M. Bangerter attache une grande importance au fait que les mini-drones soient également testés en situation réelle par les unités en CR. Les expériences faites lors du dernier WEF ont par exemple été intégrées dans les rapports. De plus, les systèmes de remplacement sont actuellement en cours d’évaluation. L’expérience acquise doit permettre de tirer des enseignements pour une utilisation généralisée d’ici fin 2024.