« Rien n’est aussi constant que le changement » – cérémonie de dissolution de l’École de conduite unité
« Ce soir, nous écrivons une page de l’histoire militaire », a déclaré le colonel EMG Christoph Lehmann dans son discours du 21 septembre à la caserne des troupes bernoises. Avant la dissolution de l’École de conduite unité de l’École centrale (EC), dont il était le commandant ces deux dernières années, l’ultime remise du drapeau s’est déroulée dans un moment d’émotion soutenu par la fanfare militaire de Berne.
Le commandant Lehmann regarde la disparition de son École de conduite avec des sentiments mitigés, comme un soupçon de tristesse mêlée de fierté. Les deux belles années passées dans cette fonction resteront gravées dans sa mémoire. Il remercie, outre de nombreuses personnes, le divisionnaire Daniel Keller, cdt de la Formation supérieure des cadres de l’armée (FSCA) et le brigadier Peter Baumgartner, cdt de l’École centrale, de la confiance et du soutien qu’ils lui ont accordés. Avant de s’adresser aux participants du dernier stage, il a également remercié ses collaborateurs, actuels et anciens. Et de constater, non sans un brin de nostalgie : « Dès demain, nous ferons partie de l’histoire de la caserne des troupes bernoises. »
S’adressant aux futurs commandants de compagnie, le colonel Lehmann relève l’importance des sous-officiers supérieurs, qui constituent la colonne vertébrale de l’armée. Il reconnaît que, même si cette voie ne s’impose pas comme une évidence chez les jeunes gens, ce choix témoigne de leur volonté de se porter garants de la sécurité et de la liberté de notre pays et de prendre des responsabilités. Un engagement qui mérite la plus haute reconnaissance.
Prendre le commandement signifie être seul. Pour Christoph Lehmann, il n’y a rien de pire qu’un supérieur hiérarchique indécis. Le plus difficile pour un commandant de compagnie est de s’assurer la reconnaissance et l’adhésion de ses subordonnés. Il les exhorte à être exigeants envers leurs gens mais à les traiter avec loyauté et équité, car c’est la seule façon de gagner leur respect. Le dernier commandant de l’École de conduite unité a conclu en remerciant encore une fois ses troupes au nom de la Suisse et en leur souhaitant un bel avenir.
Après la remise du drapeau au brigadier Peter Baumgartner, ce dernier a adressé quelques mots à l’auditoire. Lors de récents entretiens avec de jeunes chefs de section, le commandant de l’École centrale a constaté que, pour beaucoup d’entre eux, les expériences positives vécues au service ont été déterminantes dans leur envie de devenir commandant de compagnie. Ils voyaient leur propre commandant de compagnie comme un exemple positif, un modèle. Et c’est justement dans cette position, en devant montrer l’exemple, que seront bientôt les derniers diplômés de l’École de conduite unité. Le général Dufour aurait dit un jour qu’un chef doit diriger avec détermination, audace, imagination et finesse, et que le fait d’avoir gagné la confiance des siens permet aussi de combattre avec un effectif réduit. Pour le brigadier Baumgartner, un bon commandant est celui qui renforce l’esprit de corps de son unité et s’occupe de ses subordonnés, aussi en dehors des heures de travail.
« Rien n’est aussi constant que le changement », a poursuivi le brigadier Baumgartner. Le lancement du DEVA au 1er janvier 2018 sera accompagné d’un nouveau modèle d’instruction. Dorénavant, les sous-officiers seront formés dans les écoles d’officiers des formations d’application. Le stage de formation unité se déroulera à Lucerne. Le corps enseignant de l’École centrale sera polyvalent. « J’espère que nous pourrons tous profiter des synergies ainsi dégagées ».
Le brigadier a ensuite remercié tous les commandants de l’École de conduite unité en citant les paroles du général Guisan à propos du service actif de 1939 à 1945 : « On ne saurait trop le répéter : la place d’un capitaine n’est pas dans un bureau, mais sur le terrain. »


