Il fait encore nuit, mais l’aile abritant l’équipe médicale bourdonne déjà d’animation. Le sgt chef Noémie Pernet parcourt une dernière fois le scénario imaginé pour l’exercice MedEvac (Medical Evacuation) à venir et explique leurs rôles aux figurants, avant qu’on couvre leur corps de fausses blessures. Pour l’équipe médicale, il s’agit de la première évacuation simulée dans le secteur d’engagement – et du premier exercice réalisé avec les camarades autrichiens. « Je n’ai encore jamais organisé ce genre de simulation, confie la jeune femme, espérons que tout se passe bien. »

Dans la vraie vie, Noémie Pernet est assistante infirmière-chef aux urgences. Elle a donc déjà souvent participé à de tels exercices, mais elle n’en a jamais planifié : « Ce n’est pas si facile, car il faut penser à tout. Cette expérience est toutefois très enrichissante ; pour la prochaine fois, je sais ce qui fonctionne et ce qu’il faut améliorer. » Lorsqu’elle n’est pas occupée par un exercice, elle soutient et documente les soins ambulatoires au centre médical du Swiss Compound, traite les informations et les directives médicales de la KFOR et assiste l’infirmière en chef dans ses activités.

L’équipe médicale quitte le camp pour se rendre sur le lieu de l’accident fictif. Selon le scénario, c’est un accident de bus. Il s’agit maintenant d’analyser la situation et de se répartir les tâches. « Dans ce type de cas, il faut vraiment être efficace, en tant que personne et en tant qu’équipe. Chacun et chacune doit savoir que faire et remplir son rôle », explique Noémie Pernet. L’infirmière en chef prend le commandement et pour le reste de l’équipe, cela signifie : secourir les victimes, analyser leur état et leur prodiguer les premiers soins. Tout fonctionne comme sur des roulettes, même si l’équipe s’est constituée il y quelques mois seulement, de personnes ayant toutes un bagage différent. Les plaies saignantes sont pansées, les garrots sont posés et les patients incapables de marcher sont rendus transportables.

Le Super Puma a à peine atterri que les ambulances suisses et autrichiennes arrivent à leur tour. L’équipe autrichienne s’installe et procède au triage : le blessé le plus grave est transporté dans l’hélicoptère, les autres sont emmenés en ambulance.

Cette simulation MedEvac est non seulement la première effectuée par l’équipe médicale du contingent de la SWISSCOY dans le secteur d’engagement, mais aussi le premier exercice réunissant les camarades suisses et autrichiens. « J’adore collaborer avec d’autres nations. Nous pouvons beaucoup apprendre des armées professionnelles, notamment en matière de tactique », conclut Noémie Pernet, dont les attentes sont déjà plus que comblées : « Si j’ai choisi cet engagement, c’est pour avoir l’occasion de travailler dans un autre environnement et d’élargir mes connaissances. Mais je ne m’attendais pas à collaborer directement avec autant de pays différents et à un tel niveau. »